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Exemple : lors de très grands froids, fin janvier 2019, les imports d’électricité produite dans les pays voisins ont permis de couvrir le pic de consommation en France à 19h. A l’inverse, un mois plus tard, en février 2019, à l’occasion d’un fléchissement de la production éolienne en Espagne et en Italie, c’est l’Hexagone qui les a dépannées, enregistrant au passage un record d’exportation, en livrant près du tiers de la consommation instantanée en France.
Cette solidarité repose sur des interconnexions performantes. La France, située au confluent de plusieurs régions européennes, possède déjà 57 liaisons transfrontalières. Pour renforcer le réseau européen, RTE construit de nouvelles interconnexions et consolide ainsi ses capacités d’échanges avec ses voisins. D’ici à 2035, RTE prévoit de doubler la capacité des interconnexions.
Un projet d’envergure est entré en service début 2015 : il s’agit d’une nouvelle ligne d’interconnexion entre la France et l’Espagne, 65 km à l’est des Pyrénées, réalisée entièrement en souterrain et en courant continu. Une première technologique. La ligne permet de doubler la capacité d’échanges entre les deux pays, d’améliorer leur sécurité d’alimentation, et d’optimiser l’utilisation de la forte production éolienne ibérique. Cet ambitieux projet a été piloté par RTE et son homologue espagnol REE, via une société commune (INELFE).
Les deux partenaires développent une nouvelle interconnexion à courant continu, longue de 370 km, en grande partie sous-marine, qui portera à 5 000 MW les capacités d’échanges entre la France et l’Espagne. Ce Projet Golfe de Gascogne, qui reliera à horizon 2026, le poste de Cubnezais (près de Bordeaux) au poste de Gatika (près de Bilbao), a été retenu par l’Europe comme Projet d’Intérêt Commun.
Côté italien, RTE a lancé en 2015 avec son homologue TERNA le chantier de la ligne Savoie-Piémont, soit 119 km de liaison à courant continu entièrement souterraine. Objectif : apporter une réponse durable à la saturation des capacités d’échanges entre la France et l’Italie. Fin 2020, cette nouvelle ligne et l’amélioration du réseau existant permettront d’accroître de 40% les capacités d’export et de doubler les possibilités d’import.
Enfin, un autre grand projet vient d’être initié : Celtic Interconnector, porté par RTE et son homologue irlandais EirGrid, vise à créer une liaison électrique à courant continu, longue de 575 km (dont environ 500 km en mer), permettant l’échange direct d’électricité entre la France et l’Irlande. D’une capacité de 700 MW, ce projet reliera la côte nord de la Bretagne et la côte sud de l’Irlande. Mettant fin à l’isolement électrique de l’Irlande vis-à-vis de l’Europe continentale - un atout dans le contexte du Brexit, cette ligne sera la plus longue liaison sous-marine depuis la France.