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Bilan électrique 2022 - Un système électrique français résilient face à la crise énergétique
RTE publie, ce 16 février, le bilan électrique national de l’année 2022, caractérisée par une crise énergétique inédite depuis les chocs pétroliers des années 1970.
Malgré les tensions européennes sur le gaz et un potentiel de production très dégradé pour le nucléaire et l’hydraulique, la sécurité d'approvisionnement a été garantie, grâce à une consommation nationale en baisse sensible à partir de l’automne et une inversion des échanges d’électricité - une première depuis 1980.
Les effets de la crise sont essentiellement de nature économique, avec la hausse sans précédent des prix de marché à l’été et à l’automne, qui se diffusent au cours de l’année 2023 dans les tarifs.
Pour autant, l’année 2022 n’a pas marqué de pause dans la transition énergétique : elle affiche un record de mise en service d’installations renouvelables, et, malgré la forte sollicitation des centrales à gaz, les émissions de gaz à effet de serre ont été contenues : la France demeure l’un des pays dont l’électricité est la plus fortement décarbonée.
Malgré les tensions européennes sur le gaz et un potentiel de production très dégradé pour le nucléaire et l’hydraulique, la sécurité d'approvisionnement a été garantie, grâce à une consommation nationale en baisse sensible à partir de l’automne et une inversion des échanges d’électricité - une première depuis 1980.
Les effets de la crise sont essentiellement de nature économique, avec la hausse sans précédent des prix de marché à l’été et à l’automne, qui se diffusent au cours de l’année 2023 dans les tarifs.
Pour autant, l’année 2022 n’a pas marqué de pause dans la transition énergétique : elle affiche un record de mise en service d’installations renouvelables, et, malgré la forte sollicitation des centrales à gaz, les émissions de gaz à effet de serre ont été contenues : la France demeure l’un des pays dont l’électricité est la plus fortement décarbonée.
Paragraphes
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La consommation d'électricité à température normale (459,3 TWh) marque un net recul par rapport aux niveaux d’avant crise
- La consommation à température normale (corrigée des aléas météorologiques et calendaires) se situe en retrait de 1,7% par rapport à 2021 (467 TWh). Cette baisse est comparable à celle observée en 2009 lors de la crise financière.
- La consommation de 2022 est également inférieure à celle de 2020, année marquée par les restrictions sanitaires (-2 TWh, soit -0,4%).
- Par rapport aux valeurs moyennes historiques (2014-2019), la consommation de l’année 2022 se situe à 4,2% en retrait.
- Au cours du dernier trimestre 2022, la baisse de la consommation nationale a atteint 9% par rapport aux moyennes historiques. Cette baisse a d'abord touché l'industrie (avec des effets différenciés selon les secteurs) avant de s'étendre au résidentiel (majoritaire en volume) et au tertiaire. La mobilisation nationale en faveur des économies d’énergie a joué un rôle important.
La production totale d’électricité (445,2 TWh) se situe à son plus bas niveau depuis 1992, en raison de la faible production nucléaire et hydraulique
- En 2022, la production totale en France recule de 15% par rapport à 2021.
- L’électricité produite en France en 2022 est restée à 87 % d’origine décarbonée, contre environ 91 % sur la période 2014-2021.
La disponibilité nucléaire a été historiquement basse tout au long de l’année (taux de 54% contre 73% en moyenne sur la période 2015-2019). La production nucléaire est la plus faible depuis 1988
- La disponibilité (qui traduit la capacité du parc nucléaire à produire) a été particulièrement faible durant l'été, du fait de la concentration importante des arrêts de réacteurs pour maintenance et des contrôles liés au phénomène de corrosion sous contrainte. Certains réacteurs ont également été conservés en prévision de l’hiver.
- Avec 279 TWh produits (soit 63% de la production totale en France), la production nucléaire affiche un recul de 30% par rapport à la moyenne de ces vingt dernières années.
La production hydraulique a atteint son plus bas niveau depuis 1976, en raison des conditions climatiques exceptionnellement chaudes et sèches
- La production hydraulique (49,7 TWh) est en recul de 20% par rapport à la moyenne 2014-2019.
- Néanmoins, une disponibilité maximale de l’hydraulique a pu être assurée durant la période hivernale grâce à une gestion responsable des producteurs durant l’été.
En 2022, un volume record d’installations renouvelables a été mis en service (5 GW). Une accélération demeure toujours indispensable pour atteindre les objectifs publics de la décennie 2020-2030
En termes de capacité :
- Le parc éolien terrestre s’est accru de 1,9 GW (contre +1,7 GW en 2017).
- Le développement parc solaire photovoltaïque se maintient à un rythme élevé pour la deuxième année consécutive : + 2,6 GW.
- La France a mis en service son premier parc éolien en mer à Saint-Nazaire, d’une puissance de 480 MW.
En termes de production d’électricité :
- En volume, la production éolienne poursuit sa progression (37,5 TWh) malgré une année 2022 particulièrement peu venteuse (facteur de charge de 21,6%, au plus bas depuis 10 ans).
- La production solaire augmente (+31% par rapport à 2021) et contribue désormais significativement au bilan électrique de la France (18,6 TWh soit l’équivalent de la production de 3 réacteurs nucléaires).
Le gaz est redevenu la troisième source de production d’électricité devant l’éolien terrestre
- L’utilisation des centrales à gaz est en forte hausse en 2022 (44,1 TWh contre 32,9 en 2021) pour un parc installé de l’ordre de 13 GW.
- Le fonctionnement a été particulièrement soutenu l’été, mais est demeuré à des niveaux habituels durant l’hiver.
Malgré le contexte tendu sur l’approvisionnement électrique, le charbon a eu un rôle marginal et ne représente plus que 0,6% de la production
- La production des centrales au charbon a marqué un recul par rapport à 2021 (elle représente 2,9 TWh, en baisse de 1 TWh). En effet, les deux dernières centrales françaises n’étaient pas disponibles à l’été, au moment où les prix du gaz étaient les plus élevés.
- La production du charbon a ainsi atteint un niveau marginal, en forte baisse sur une longue période.
En 2022, la France a été importatrice nette d’électricité pour la première fois depuis 1980 (bilan net de 16,5 TWh en import)
- L'essentiel des imports a eu lieu durant les mois de juillet, août et septembre, qui représentent à eux seuls 60% du solde négatif.
La crise énergétique européenne s’est traduite par une augmentation sans précédent des prix des combustibles fossiles (gaz et charbon) et de l’électricité
- Les prix spot ont reflété les évolutions des prix des combustibles fossiles. Les prix les plus élevés ont été atteints en France au cours de l’été (612 €/MWh en moyenne lors de la semaine du 22 août), lorsque la production nucléaire et hydraulique était la plus faible.
- Les prix à terme observés à l’été 2022 pour l’hiver 2022-2023 ont révélé une prime de risque spécifique à la France, démesurée au regard des risques réels de tension sur l’équilibre offre-demande tels qu’ils pouvaient être envisagés par RTE, même dans les scénarios les plus défavorables. Cette prime de risque s’est effondrée à la fin de l’année du fait de la réduction des incertitudes sur la sécurité d’approvisionnement.
Les émissions de gaz à effet de serre de la production d’électricité sont en augmentation contenue. Elles restent inférieures à celles de 2017 par exemple. Elles demeurent parmi les plus faibles d’Europe
- Les émissions de gaz à effet de serre du système électrique ont atteint 25 MtCO2eq, contre 21,5 l’an passé. Le recours plus fréquent aux centrales au gaz en France l’explique, bien que le charbon ait été moins utilisé.
- L’électricité produite en France est parmi les plus décarbonées d’Europe (au 3ème rang derrière la Suède et la Finlande). L’électricité utilisée en France est fortement décarbonée y compris en tenant compte des imports, plus importants en volume cette année. Ces imports proviennent de pays dont l’électricité émet plus de CO2eq qu’en France mais qui se décarbonent progressivement via l’intégration de volumes croissants d’énergies renouvelables.