Bilan électrique 2022 en Nouvelle-Aquitaine : une année marquée par une baisse inédite de la production et une légère baisse de la consommation

RTE Sud-Ouest publie, ce mercredi 31 mai, le bilan électrique de la région Nouvelle-Aquitaine de l’année 2022, caractérisée par une crise énergétique inédite depuis les chocs pétroliers des années 1970.

Après une légère reprise en 2021 à l’issue de la crise sanitaire, la consommation d’électricité dans la région est en légère baisse en 2022 (-0,5 %) et plus particulièrement durant l’hiver. La production d’électricité connaît quant à elle une baisse inédite de 30,1 %. L’indisponibilité partielle du nucléaire et la baisse de l’hydraulique expliquent cette tendance, malgré une hausse de la production solaire (+24,7 %) et de la production éolienne (+6,6%).

La Nouvelle-Aquitaine reste la 1ʳᵉ région de France pour la production d’électricité à partir d’énergie solaire et de bioénergies.

La consommation d’électricité régionale est en légère baisse par rapport à 2021

Avec 39,1 TWh**, la consommation finale corrigée des aléas météorologiques et calendaires est en légère baisse (-0,5 %) par rapport à 2021 (39,3 TWh). La consommation régionale représente 9,1 % de la consommation d’électricité nationale (459,3 TWh).
La consommation régionale du secteur de la grande industrie (15,2 TWh) a connu une hausse de 1,6 % par rapport à 2021, en particulier sur les secteurs du tertiaire (7 TWh), de l’agriculture et industries agro-alimentaires (2,3 TWh) avec une hausse de 2,3 % chacun, témoignant du dynamisme économique et démographique de la région.

Une forte baisse de la production d’électricité avec un recul des productions nucléaire et hydraulique

Avec 35,2 TWh, la production d’électricité en Nouvelle-Aquitaine est en baisse de 30,1 % par rapport à 2021 (-15 % au niveau national). Composée pour près de deux tiers de production nucléaire et pour un tiers d’EnR* (énergies renouvelables), cette production est globalement décarbonée à hauteur de 9 7%.
Cette baisse de la production régionale s’explique d’une part par le fort recul de la production nucléaire (-40,4 %) lié à l’arrêt des réacteurs de Civaux sur l’ensemble de l’année en raison du problème de corrosion sous contrainte, qui a touché une grande partie du parc français, et de ceux de Blayais pour maintenance décennale. Elle s’explique d’autre part du fait de la baisse de la production hydraulique (-34,1 %) due à un premier semestre 2022 peu pluvieux ainsi qu’à une gestion optimisée du stock en vue du passage de l’hiver.
La production d’énergie solaire augmente de 24,7 % en 2022 (+30,8 % au niveau national), en lien avec le développement de nombreuses installations. La production éolienne augmente de 6,6 % (+4,8 % en France).
Avec l’hydraulique, la production d’énergie électrique d’origine renouvelable (12,2 TWh) couvre à elle seule 29,4 % de la consommation en Nouvelle-Aquitaine, pour un taux national de 24,3 %.

Le développement des énergies renouvelables se poursuit en Nouvelle-Aquitaine avec une augmentation de 12 % par rapport à 2021

Le parc installé d’énergies renouvelables en Nouvelle-Aquitaine continue à se développer : +12 % (+862 MW) par rapport à 2021, essentiellement grâce au solaire et à l’éolien qui représentent respectivement 3 878 MW et 1 584 MW. Ainsi, le parc de production solaire progresse à lui seul de 17,9 %, le parc de production éolien de 20,7 %.
La région est la 1ère contributrice au développement massif du solaire. Sur 2 600 MW installés en France en 2022, près du quart l’ont été en Nouvelle-Aquitaine (591 MW), suivant la même dynamique d’évolution que l’année précédente. Globalement, la Nouvelle-Aquitaine reste la 1^re région de France pour son parc installé d’énergie solaire ainsi que pour les bioénergies (thermique renouvelable et déchets).

Des investissements pour accompagner la transition énergétique des territoires

RTE maintient ses investissements pour accompagner la transition énergétique et le développement des territoires, ce qui contribue à la relance économique. D’ici à 2030, RTE prévoit d’investir 1,5 milliard d'euros en Nouvelle-Aquitaine (hors projet d’interconnexion Golfe de Gascogne). En particulier pour les énergies renouvelables, un schéma régional définissant les adaptations nécessaires sur le réseau électrique a été approuvé. Il permettra d’accueillir 13,6 GW d’EnR à l’horizon 2030, en plus des 8 GW déjà raccordées et des 9 GW en cours de raccordement dans le cadre des précédents schémas

Par ailleurs, les travaux de la nouvelle interconnexion électrique entre la France et l’Espagne, passant par le Golfe de Gascogne devraient débuter fin 2023. Ce projet représente un investissement total estimé à 3,1 milliards d’euros, porté par RTE et REE, le gestionnaire de réseau espagnol. Il portera la capacité d’échange avec l’Espagne de 2 800 à 5 000 MW, renforçant ainsi la sécurité et la qualité de l’approvisionnement en électricité dans les deux pays et dans le reste de l’Europe.

Retrouvez l’intégralité du bilan électrique français 2022 en ligne.

_{* EnR - énergies renouvelables : éolien, solaire, bioénergies (thermique renouvelable et déchets) et hydraulique}
_{**1 TWh = 1000 GWh/1 000 000 MWh/ 1 000 000 000 KWh}