Nous avons su passer l’hiver sans signal EcoWatt, et surtout sans coupure. Il faut s’en réjouir. Deux facteurs fondamentaux l’expliquent : les Français, les entreprises et les collectivités territoriales ont fortement baissé leur consommation – pour des raisons de prix mais aussi volontairement. Je veux d’ailleurs dire bravo à tous les Français qui se sont mobilisés, rapidement, et qui ont contribué à l’effort collectif. Nous avons aussi pu compter sur les imports auprès de nos voisins européens. Dans la pire situation, sans cette baisse de consommation inédite et ces imports, nous aurions pu avoir à émettre, jusqu’à 8 signaux EcoWatt « orange » et 12 signaux EcoWatt « rouges ».
Bilan de l’hiver 2022-2023 : Des coupures d’électricité évitées grâce à la baisse de consommation
Davantage que la météo - un hiver relativement doux avec quelques périodes de froid marquées - c’est bien la forte baisse de consommation d’électricité française et les imports depuis les voisins européens qui ont permis d’éviter l’émission de signaux EcoWatt cet hiver – repoussant le risque de coupures.
En l’absence de ces deux facteurs, les simulations de RTE indiquent que jusqu’à 12 signaux EcoWatt « rouges » auraient pu être émis, dans la pire situation.

Retour sur la méthodologie de RTE
En septembre dernier, RTE avait étudié 16 situations prévisionnelles pour l’hiver 2022-2023 selon plusieurs déterminants de la sécurité d’approvisionnement en électricité, sur lesquels pesaient alors de fortes incertitudes. RTE estimait alors devoir émettre entre 0 et 28 alertes EcoWatt durant l’hiver selon les situations.
L’analyse montre que la disponibilité du parc nucléaire a été conforme à la prévision centrale de RTE (et non le scénario haut), que l’interconnexion des pays européens a fonctionné de manière particulièrement fluide avec des imports d’électricité ayant pu atteindre 15 GW (conduisant à exclure le scénario dégradé), que la consommation a diminué de manière inédite dès septembre et que l’hiver a été relativement doux avec quelques périodes de froid marquées, conduisant à éviter d’émettre un signal Ecowatt rouge.
Une baisse de consommation inédite, indépendamment des conditions météorologiques
La diminution brute de la consommation a été très significative sur la période (d’octobre à février). L’effet de la crise énergétique (signal prix et efforts de sobriété) représente environ les trois quarts de cette baisse, soit environ -9 % par rapport à un hiver aux normales de saison (de l’ordre de 20 TWh). Les conditions météorologiques que la France a connues ont contribué dans une moindre mesure à cette baisse (de l’ordre de 7 TWh sur la période).
Le secteur industriel a vu sa consommation diminuer de manière stable depuis le début de l’hiver, indépendamment des variations météorologiques. L’évolution de la consommation dans le secteur tertiaire (bureaux, commerces…) et surtout dans le résidentiel (logements) sont bien plus notables lors de semaines froides. En effet, le chauffage reste le premier levier de baisse de consommation.
Des alertes EcoWatt rouges évitées grâce à la baisse de consommation importante et aux imports
RTE a simulé d’autres configurations, dans les mêmes conditions météorologiques observées cet hiver, afin d’évaluer le nombre de signaux EcoWatt qui auraient été émis si la consommation n’avait pas baissé et/ou si les capacités d’import avaient été limitées.
