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Déjà 110 pylônes haute tension retirés dans le cadre de la rénovation du réseau
[VIDÉO] - Helitreuillage de grande envergure pour la RTE- Reportage Alpes 1 (03:53)

[Cette vidéo présente une opération de grande envergure pour la RTE, où un hélicoptère retire des pylônes électriques en montagne dans des conditions complexes. Grâce à une précision extrême et une préparation minutieuse, cette opération garantit la sécurité des équipes et le respect de l’environnement.]
[Vue de l'envol d'un hélicoptère et de son vol.]
Pilote de l'hélicoptère : La particularité, c'est de retirer le plus droit possible ces charges pour ne pas qu'elles se balancent, qu'elles puissent blesser quelqu'un au sol ou toucher de la végétation. On va opérer comme une grue, mais en vol. Le but, c'est vraiment de retirer cette pièce le plus droit possible, le plus en sécurité possible, et venir poser ça sur une plateforme où une personne sera là pour démanteler les morceaux.
Coordinateur : C'est une opération délicate, le secret est dans la préparation, puisque les câbles électriques ont été retirés, les pylônes ont été découpés, c'est-à-dire que des boulons ont été enlevés, et lorsque l'hélicoptère arrivera, on enlèvera quelques goupilles qui permettront de séparer deux tronçons de pylône pour que l'hélicoptère puisse retirer le poids.
Pilote de l'hélicoptère : En fait, notre travail, on est en référence verticale, donc on a des portes à bulles sur le côté, et on pilote complètement penché dans le vide. C'est vrai que ça, c'est une particularité de chez nous. Il y a deux façons de travailler à l'élingue. Vous travaillez avec des rétroviseurs, ou on travaille en référence verticale.
Notre choix, c'est porté sur la référence verticale, parce qu'on travaille avec des élingues qui sont relativement longues, et c'est très difficile, avec des longues élingues, de travailler au rétro. La difficulté de travailler en référence verticale, c'est que vous tenez en équilibre votre oreille interne, et vous corrigez un peu les défauts que peut avoir votre oreille interne, par la vue notamment, sauf que votre vue est habituée depuis tout petit à une vue horizontale. C'est comme ça que vous gardez votre équilibre. Là, cette vue horizontale, on ne l'a plus, parce que penché comme ça sur le côté, en fait, on doit se représenter mentalement des verticales à la place des horizontales, pour vraiment garder cette verticalité. Et c'est ça vraiment la difficulté. Et ça demande quand même un petit peu d'expérience avant de pouvoir faire des choses vraiment très précises.
Coordinateur : Alors c'est un chantier sous très haute surveillance, dans des conditions compliquées. Nous sommes ici en montagne, il y a des pentes, il y a une nature qu'il faut protéger. Le chantier est extrêmement surveillé aussi par les pouvoirs publics, mais nous mettons toutes les précautions de notre côté pour que tout se passe bien, à la fois dans le respect de l'environnement et pour la sécurité des 200 à 300 personnes qui ont travaillé sur ce chantier cette année.
La suppression de la ligne aérienne existante entre l’Argentière-la-Bessée à Mont Dauphin a suivi la mise en service, en août dernier, d’une nouvelle ligne souterraine reliant aussi, sur 17 km cette fois, les deux communes. A ce jour, et grâce aux dernières opérations de décembre, RTE a démonté 45 pylônes sur les 55 que compte cette ligne mise hors d’usage.
Les 2 derniers situés du côté de l’Argentière seront démontés au printemps prochain tandis que les 8 autres côté Mont-Dauphin seront retirés en 2020, lors de la mise en service de la ligne THT Grisolles-Pralong.

Opération héliportée de déposes de pylônes – Champcella, décembre 2017
Une intervention héliportée minutieuse qui requiert une expertise fine
C’est un travail qui n’est pas commun : il se réalise à l’hélicoptère et demande beaucoup de précision car le pilote, à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol, est obligé de regarder la tête penchée dans la fenêtre du cockpit pour exécuter la manœuvre. Au bout de son élingue de 50 mètres de long, un crochet vient attraper une partie du pylône, la charge pesant entre 2 à 3 tonnes. Pour réussir l’opération, les pylônes doivent être déboulonnés peu avant le vol de l’hélicoptère, maintenus par des broches en attendant l’arrivée de l’hélicoptère gros porteur EC 225.
Selon le pilote Frédéric Grandmougin, qui travaille pour RTE depuis six ans « La difficulté, c’est de maintenir la verticalité de l’hélico, de lever le plus droit possible. Avoir un relief escarpé n’aide pas à trouver les bonnes verticales (…) En général, une opération, c’est dix minutes par pièce », chiffre-t-il.

Quid des pylônes retirés ?
Une fois déposées dans un champ prévu à cet effet, les pièces sont prises en charge par une entreprise locale de ferraillage. Son travail consiste à les découper en plusieurs étapes jusqu’à parvenir à des morceaux de 1 mètre de long) dont le but est de recycler l’acier, afin qu’il soit rapidement de nouveau prêt à l’utilisation.
Pour rappel, ce sont 110 pylônes au total qui ont déjà été retirés des paysages haut-alpins, pour un objectif de 650 à l’issue du programme. Une nouvelle opération de démantèlement de grande envergure est prévue à l’automne 2018. Elle concernera plus d’une centaine de pylônes correspondants à deux lignes haute-tension, entre Grisolles (Gap) et Mont-Dauphin et entre l’Argentière et le Monêtier-les-Bains.
Consultez la carte interactive pour les détails des pylônes à créer et supprimer.
Pour en savoir plus : le reportage d’ICI TV et les articles de presse du Dauphiné Libéré et de la Provence