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Électriciens sans frontières

Électriciens sans frontières : une expérience humaine et formatrice

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En début d’année, Céline Gombert a effectué une mission de trois semaines auprès d’Électriciens sans frontières, au Sénégal. Elle se confie sur cette expérience hors du commun et enrichissante.
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Céline Gombert

 

Quels étaient les objectifs de votre mission avec Électriciens sans frontières ?


Céline Gombert, directrice de programme, Direction Développement Économique et Territoires : Électriciens sans frontières (ESF) mène essentiellement des actions pour l’accès à l’électricité et à l’eau dans le monde. Pour cette mission en particulier, le principal enjeu était d’assurer l’alimentation en électricité d’un poste de santé sur la commune de Ndiaganiao (environ 50 000 habitants) située au centre-ouest du Sénégal. Il s’agissait également de vérifier d’autres projets déjà réalisés par ESF dans la région ainsi que des projets à l’étude. 


La mission a été de trois semaines, du 14 au 31 janvier, organisée sur mes congés ainsi que dans le cadre du mécénat de compétences mis en place entre RTE et ESF. J’ai réalisé cette mission avec un électricien et un ancien collaborateur de Nantes Métropole, tous les deux à la retraite. Nous nous sommes rendus au sein d’écoles, de maraîchages, de centres de soin et de maternités pour faire un état des lieux d’infrastructures électriques, recenser les besoins de la population, assurer le suivi des dossiers ESF ou, encore, observer les réalisations d’autres associations présentes localement. 

 

Quel a été votre rôle sur place ?


Mon rôle consistait notamment à me renseigner sur les besoins spécifiques des populations. Par exemple, j’ai passé beaucoup du temps avec des infirmiers(ières) et des sages-femmes dans des postes de santé. Ces échanges permettent de mieux comprendre leurs conditions de travail et leurs réels besoins. L’électrification dans un poste de santé permet, par exemple, à la sage-femme de ne plus utiliser la lumière d’un smartphone pour les accouchements de nuit, de chauffer les couveuses avec des ampoules, d’avoir un stérilisateur… Quant aux écoles, plus que de l’éclairage, des enseignants expriment le besoin de disposer de prises électriques pour leurs téléphones portables, ceux des élèves ou des habitants du village ainsi que pour les ordinateurs et les photocopieuses. Sans photocopieuse sur place, ils doivent faire plusieurs heures de route pour imprimer leurs supports de cours.


En fin de séjour, nous avons pris le temps avec mon équipe de construire ensemble un bilan de la mission pour rassembler toutes les informations récoltées et formuler des propositions à Électriciens sans frontières. 

 

Pourquoi avez-vous décidé de vous engager auprès d’Électriciens sans frontières ?


Je voulais vivre une expérience d’action humanitaire et m’investir dans un projet utile. J’ai alors contacté cette ONG, sans savoir si mon profil pouvait les intéresser. Contrairement à la majorité des bénévoles, je n’exerce pas un métier technique en lien direct avec l’installation ou la maintenance d’infrastructures électriques. Mon profil les a intéressés dans la mesure où il permet de poser un regard différent sur les projets. De plus, peu de femmes participent aux missions d’Électriciens sans frontières ; elles peuvent être facilitatrices dans les discussions avec les populations féminines et même masculines. Lorsque mes équipiers contrôlaient une mise à la terre dans un poste de santé, je pouvais passer du temps dans la maternité et échanger avec les personnels de santé sur leurs métiers, la condition des femmes sénégalaises… et imaginer comment ESF pouvait leur être utile. 

 

Qu’est-ce que vous a apporté cette expérience ?


J’ai tout d’abord découvert un pays d’Afrique subsaharienne. En sortant du cadre touristique, j’ai eu la possibilité de rencontrer la population et de partager son quotidien. C’était passionnant et humainement très enrichissant ! 


Par ailleurs, ce genre d’expérience met en évidence l’importance de la pluridisciplinarité dans la conduite des projets. Mes compétences étaient complémentaires aux savoir-faire plus techniques des deux autres bénévoles. Cette complémentarité et l’entraide au sein de l’équipe a facilité notre travail sur place et nous a permis d’avancer plus efficacement.  


Cette mission m’a donné envie de m’investir sur la question de la pérennisation des actions d’Électriciens sans frontières. Comment faire en sorte qu’une installation électrique fonctionne dans la durée, qu’une ampoule grillée dans une maternité soit remplacée par une ampoule neuve et non par le retour de la lumière d’un smartphone ? Nous avons tendance à appliquer nos modèles, alors qu’ils ne sont pas transposables. J’ai donc accepté d’intégrer un groupe de travail sur la pérennisation des projets d’ESF Pays de Loire.


Je viens d’ailleurs de m’engager dans une nouvelle mission pour accompagner un projet de ferme pédagogique porté par un Sénégalais rencontré pendant le séjour !

 

Quels conseils donneriez-vous à un(e) collègue qui souhaite partir avec cette ONG ?


Même si vous n’avez pas un profil d’ingénieur(e) ou de technicien(ienne), n’hésitez pas à vous engager auprès d’Électriciens sans frontières. Vous pouvez également donner de votre temps sans partir en mission à l’étranger, notamment dans la préparation en amont des projets. Chacun peut apporter sa pierre à l’édifice avec ses compétences, son expérience et sa disponibilité. 

 

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