Mesures de compensation en faveur des espèces protégées, quelles avancées ?

Environnement
arrow
Ce jeudi 12 décembre s’est tenu le Comité de suivi environnemental du programme de rénovation du réseau électrique en Haute-Durance. Sous l’égide de la Préfète des Hautes-Alpes, il réunit les services de l’Etat, les services consulaires, le Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF), l’ONF, la LPO, l’association Arnica Montana, le Parc National des Ecrins, ECO-MED, le CNRS, le centre de soin de la faune sauvage, et le Conseil départemental. Ce comité a pour mission de s’assurer du suivi environnemental du projet dans sa phase de réalisation et du respect de la mise en oeuvre des mesures de compensation s’inscrivant dans la séquence « Eviter, Réduire, Compenser » déterminées pour le projet.
Paragraphes
Image
Icono mesure de compensation

 

55 hectares de forêts récréées ou améliorées

Finalisées en octobre 2019, les mesures de compensation liées au défrichement ont permis de recréer et d’améliorer 55 hectares de forêt privées et publiques. Mises en oeuvre par l’ONF et l’association Les Environneurs avec l’appui du Centre Régional de la Propriété Forestière et de l’Association Forestière pour l’Amélioration des Boisements, elles représentent un investissement de près de 188 000 €.

Image
ICONO Defrichement

« L’ONF a identifié les secteurs pertinents sur des communes impactées par le projet, défini le cahier des charges et assuré le suivi des travaux de replantations d’essences locales. Les plantations ont été réalisées par les ouvriers de l’ONF et une association d’insertion locale « Les Environneurs ». Une opération très bien menée, dans le respect des délais ». Simon Ipoutcha, responsable du bureau d’études ONF des Hautes-Alpes.

30 hectares de prairies dédiés au pastoralisme

Cette mesure, dont la mise en oeuvre se termine, a pour but de garantir le maintien de milieux ouverts et de la biodiversité associée, en restaurant 30 hectares de prairies par du pastoralisme.

Suivi scientifique par balise GPS d’aigles royaux

RTE a mis en place un projet de suivis par balise GPS des aigles royaux en Haute-Durance, piloté par plusieurs acteurs.
« Il a pour objectif scientifique d’identifier les zones de conflit entre le réseau électrique et les aigles, et permettra ainsi de compléter le
dispositif de balisage avifaune sur les lignes électriques ». Aurélien Besnard, Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive, CNRS

À fin 2019 :
• 21 adultes et juvéniles équipés de balises GPS
• Prochain équipement des aigles royaux adultes : hiver 2020

Rétablir le fonctionnement naturel d’une zone humide

Totalement terminée, cette mesure avait pour but de rétablir le fonctionnement naturel d’une zone humide anciennement drainée. « Au-delà de la restauration de la zone humide, cette mesure vise à favoriser le développement d’une espèce protégée (le choin ferrugineux). Sa mise en oeuvre montre que la nature reprend ses droits sous les lignes électriques ». Yvon Zindzingre, chef de projet, Eco-Med.

 

Image
Zone humide bas marais alcalin

 

Le lit du cours d’eau de Barrachin restauré

« Il était primordial de restaurer le lit de l’adoux de Barrachin pour assurer la continuité écologique et permettre aux poissons de pouvoir y trouver refuge pour se reproduire. Grâce aux travaux réalisés, nous avons pu voir très rapidement le gain écologique : le secteur mis en eau, le lit rediversifié et la présence de nombreux poissons. RTE nous a fait confiance et nous avons été très satisfaits de notre collaboration avec eux ! ». David Doucende, Chargé de mission de la fédération des Hautes-Alpes pour la pêche et la protection du milieu aquatique.

Des ilots de vieillissement dans la forêt

« Cette mesure vise à laisser vieillir, pendant trente ans, 50 hectares de forêts privées, sous forme d’îlots de 1 hectare ou plus. Ils sont répartis dans des forêts, feuillues majoritairement, à forte valeur de biodiversité et susceptibles d’être coupées. L’objectif est de donner à la forêt la possibilité de développer des opportunités pour une faune diversifiée (cavités, bois morts etc…). » Pauline Marty, Correspondant environnement et expérimentation du CRPF.

Au total : 20 hectares réalisés / 7,5 hectares à contractualiser / 22,5 hectares en cours d’identification par le CRPF.

Etude de la présence de chauves-souris au niveau des ponts en Haute-Durance

Afin de pérenniser le réseau de l’ensemble des gîtes de chauves-souris au niveau des ponts de la Haute-Durance, le Groupe Chiroptère de Provence (GCP) est intervenu pour réaliser un diagnostic des ouvrages existants. Des aménagements sont prévus par la mise en place de nichoirs pour compenser la perte d’habitats.

Emmanuel Cosson, Directeur du GCP : « Au-delà de la mise en oeuvre d’une mesure de compensation, c’est une base de connaissance essentielle qui nous permet désormais de mieux travailler avec les aménageurs pour une bonne prise en compte des chauves-souris ».

Sur 293 ouvrages d’arts expertisés, 3 feront l’objet d’un plan d’aménagement d’ici début 2020.

Des cultures pour favoriser le petit gibier

RTE recherche des parcelles pour créer des aménagements permettant le développement des insectes qui sont favorables aux oiseaux, aux reptiles et aux chauves-souris. 3 sites ont fait l’objet d’une expertise écologique et sont en cours de conventionnement.

Restauration de la végétation sur les anciennes zones de travaux

2 volets :

Expérimentation de différents dispositifs de restauration (apport de foin, labour, pâturage) par l’élaboration d’une thèse.

Déploiement de la mesure à l’ensemble des pistes et plateformes : « RTE s’est engagé à restaurer l’ensemble des pistes et plateformes situées en prairie. À fin 2019, 100% des zones de travaux refermées sont d’ores et déjà ensemencées ».Yvon Zindzindre, Eco-Med.