Une meilleure disponibilité des moyens de production, des niveaux élevés pour les stocks hydraulique et gazier, et des échanges fluides au niveau européen
En 2023, tous les déterminants de la sécurité d’approvisionnement en électricité ont évolué dans un sens favorable.
- La disponibilité du parc nucléaire pourrait atteindre un maximum de 50 GW en janvier 2024 (soit 6 GW de plus qu’en janvier 2023). Les perspectives de production nucléaire sont comprises entre 300 et 330 TWh en 2023, contre 279 TWh en 2022.
- Malgré une sécheresse qui a touché la France début 2023, le niveau de remplissage des stocks hydrauliques se situe aujourd’hui au-dessus des moyennes historiques.
- Les énergies renouvelables (EnR) ont poursuivi leur développement et contribueront activement à la sécurité d’approvisionnement cet hiver. Les parcs éoliens en mer de Saint-Brieuc et Fécamp devraient également entrer en service progressivement au cours de l’hiver (pour une puissance installée de 1 GW) en complément du parc de Saint-Nazaire en fonctionnement depuis novembre 2022.
- L’approvisionnement en gaz ne constitue pas un facteur de risque majeur.
- Exportatrice nette au premier semestre 2023, la France gardera une capacité technique d’échange avec les pays voisins à minima égale à celle de l’an dernier.
- Enfin, les deux dernières centrales au charbon (Cordemais et Saint-Avold) seront disponibles cet hiver. Leur sollicitation devrait rester très limitée et bien en deçà du plafond encadrant leur durée de fonctionnement.
Un risque faible pour la sécurité d’approvisionnement au cœur de l’hiver prochain, si la consommation se maintient en fort retrait
L’hiver dernier, les Français ont réduit leur consommation d’électricité de 9% (retraitée des effets météorologiques). En complément des imports d’électricité, cette baisse inédite des consommations, qui s’est maintenue au printemps et à l’été, a permis d’éviter 8 signaux EcoWatt orange et 12 signaux EcoWatt rouge.
Dans ses perspectives pour l’hiver 2023-2024, RTE maintient une hypothèse centrale de consommation identique aux niveaux observés l’an dernier, dans un contexte où les prix de l’électricité demeurent élevés et avec le lancement d’un second plan gouvernemental de sobriété. En septembre 2023, la baisse des consommations se situe à -8% par rapport aux consommations d’avant crise (-5% en septembre 2022).
L’analyse de RTE fait apparaître un risque faible sur la sécurité d’approvisionnement au cours de l’hiver prochain. Pour le cœur de l’hiver, les incertitudes portent essentiellement sur les conditions météorologiques (vague de froid, vent faible) ainsi que sur le maintien des niveaux bas de consommation en France et Europe, ainsi que disponibilité effective des réacteurs nucléaires.
RTE maintient son dispositif d’alerte EcoWatt, qui s’enrichit dès aujourd’hui d’un indicateur signalant les heures décarbonées.
Un nouvel indicateur pour permettre de moduler ou déplacer sa consommation au meilleur moment pour un système électrique encore plus décarboné
Dans sa nouvelle version, disponible dès le 8 novembre, EcoWatt affiche désormais les heures durant lesquelles la France peut couvrir toute sa consommation à partir d’une production nationale d’électricité totalement décarbonée (nucléaire, hydraulique, éolien, solaire). Ces heures particulièrement favorables à la consommation sont plus fréquentes la nuit et l’après-midi du printemps à l’automne, mais interviennent aussi l’hiver pendant les périodes de températures clémentes, de forte production renouvelable ou les week-ends.
Si la production d'électricité française émet déjà très peu de CO2 toute l'année, en privilégiant les heures décarbonées pour consommer, la production française peut se rapprocher du 0 émission .
Également disponible sous forme d’application, elle a été téléchargée par près de 3 millions de Français l’hiver dernier.