Pourquoi rénover les lignes électriques de la Haute-Durance ? Retour sur la genèse de la rénovation

[Cette vidéo retrace l'histoire et l'évolution du réseau électrique des Hautes-Alpes, de la première électrification en 1936 à la rénovation du réseau par RTE. À travers une concertation locale, le projet vise à moderniser le réseau pour les 50 prochaines années tout en valorisant le patrimoine local, la biodiversité et les technologies innovantes.]

[2008 - 2015 : Retour sur la genèse du projet et sa concertation]

Voix off : La Durance est depuis longtemps une source d'énergie. Nos anciens ont su transformer la goutte d'eau en électron, et la fée électricité, est née dans les années 1937 dans les Hautes-Alpes. Puis l'industrie a été naissante à l'Argentière. L'électricité produite dans les Hautes-Alpes était insuffisante et l'industriel l'a fait venir par un réseau à haute tension depuis la Maurienne, franchissant les cols du Galibier et du col du Lautaret.

La région prospère, la démographie croît et au-delà de l'industrie, le tourisme de montagne apparaît avec la création des stations de ski et le premier télécabine a été installé à Serre Chevalier en 1940. La demande en électricité était de plus en plus forte. Le réseau électrique se construisait sur le territoire et accompagnait sans faille le développement économique. La connexion avec le sud du département devenait indispensable et en 1960, les Hauts-Alpins ont vu naître sur le territoire un des plus grands lacs artificiels d'Europe, le lac de Serre Ponçons.

Source d'énergie renouvelable produite grâce à la Durance et à la fonte des neiges, le réseau remonte cette énergie à la source en destination des habitants et des activités des Hautes-Alpes.

En hiver, le réseau d'interconnexion français apporte tout le complément d'énergie nécessaire compte tenu du niveau d'eau qui est au plus bas. Depuis 1936, cette boucle vertueuse composée de l'énergie hydraulique et du réseau haute tension permet le développement de toute la région comprise entre le Briançonnet et le Gapençais côté vallée de l'Avance. Le succès est au rendez-vous, mais aujourd'hui le réseau est âgé et fatigué. Il est temps de lui redonner une nouvelle jeunesse pour les 50 prochaines années au moins.

Mais le temps s'écoulant, les Hauts-Alpins ne sont plus les mêmes. Les territoires ont changé, l'environnement est au cœur des débats, les réglementations ont évolué, les technologies ont progressé. On ne peut plus construire un réseau aujourd'hui comme nos anciens l'ont fait en 1936. En 2008, RTE engage des études pour reconstruire ce réseau. Avant de proposer un projet, de nombreuses rencontres avec les Hauts-Alpins ont eu lieu à travers des ateliers territoriaux. RTE souhaitait connaître la vision qu'avaient les acteurs du territoire sur le devenir de leur région, leur projet de développement, leur capacité à maîtriser leur consommation, leur projet de production d'énergie renouvelable. Ces échanges ont permis de créer la courbe de la prévision d'évolution de la consommation électrique. RTE est allée à la rencontre d'autres acteurs qui s'occupent d'environnement, associations, services de l'État, afin de connaître les enjeux du territoire. Ainsi est né un projet de réseau qui a été soumis avec le concours de l'État à la concertation en 2011 et 2012, émise en enquête publique en 2013 et 2014.

Le projet a été déclaré d'utilité publique fin 2014 par le ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'énergie, par le ministre du Logement, de l'Égalité des territoires et de la ruralité, ainsi que par le préfet des Hautes-Alpes.

Au cœur de ce projet, la mise en valeur du patrimoine local. La Baie-Saint-Michel, les balcons de Serre-Ponçon, le site classé d'Embrun, le patrimoine mondial de l'UNESCO, la vallée de la Guisane, les cols du Galibier et du Lautaret. Pour cela, plus de 206 km de réseaux aériens sont supprimés du paysage. La mixité technologique est mise en avant avec plus de 100 km de lignes souterraines, 100 km de réseaux aériens modernes, soit un bilan de 106 km de réseaux aériens supprimés du territoire. À partir de 2015, place aux travaux ! De nouvelles ambitions vont être au cœur du projet. Les retombées économiques pour les entreprises Haut Alpine, la mise en valeur de la biodiversité avec un projet européen LIFE, la haute Durance aux portes de l'Europe, avec la recherche d'une trame verte. La contribution du réseau pour le désenclavement numérique avec l'utilisation de fibres optiques, la mise en place d'un programme d'accompagnement de projets visant à promouvoir les projets de développement locaux, l'utilisation de technologies novatrices comme l'hélicoptère pour la création du réseau aérien et la suppression des anciennes lignes ou comme le concept architecturé du futur poste de Pranon.

L'objectif en 2020 est d'avoir mis en place avec les Hauts-Alpins un réseau haute tension pour leur devenir et ceci pour au moins les 50 prochaines années.