Les principales incertitudes portent sur l’approvisionnement en gaz, la situation énergétique dans les pays européens voisins, l’évolution de la demande, et le rythme de redémarrage des réacteurs nucléaires français. RTE a ainsi, testé et croisé plusieurs scénarios de disponibilité de production (scénarios central, haut et dégradé) et de conditions météorologiques (hivers doux, médian, froid ou très froid).
Les principaux résultats de l’analyse pour l'hiver 2022-2023
- Dans la très grande majorité des situations, RTE n’envisage que quelques signaux EcoWatt rouge sur les six mois de l’hiver.
- Les situations extrêmes (qui cumuleraient tous les aléas défavorables) ne sont pas les plus probables.
- Lors des périodes de tension, le risque de coupure peut être évité par une baisse de la consommation de 1 à 5 % dans le scénario central et de 15 % maximum dans le scénario le plus extrême.
- La très grande majorité des situations à risque se situeraient le matin entre 8h et 13h et le soir entre 18h et 20h. Elles ne concerneraient pas des journées entières ni les week-ends.
- En aucun cas, la France ne court un risque de « black-out », c’est-à-dire de perte de contrôle totale du système électrique. RTE dispose des moyens de sauvegarde du système électrique appropriés et proportionnés en fonction de l’ampleur d’un éventuel déséquilibre.
Les leviers de baisse de consommation
EcoWatt est l’indicateur de la situation du système électrique français. Un signal EcoWatt rouge signifie que le système électrique est très tendu, que des coupures sont inévitables si nous ne baissons pas notre consommation. Son objectif est, par un message simple, d’appeler les particuliers, entreprises et collectivités à réduire volontairement leur consommation lors des pointes. L’analyse des éco-gestes montre que les actions les plus efficaces concernent les usages du chauffage, l’éclairage et la cuisson.
L’impact sur les prix de marché
Les inquiétudes des acteurs de marché sur l’équilibre offre-demande pour l’hiver conduisent à des prix à terme aujourd’hui très supérieurs à ce que révèlent les fondamentaux techniques. Or, le niveau de risque révélé par l’analyse prévisionnelle de RTE ne permet pas de justifier des niveaux aussi anormalement élevés, même en se plaçant dans un scénario dégradé, en ne prévoyant pas d’évolution à la baisse de la demande, et en considérant une disponibilité du parc nucléaire inférieure à l’agrégation des données déclarées – centrale par centrale – sur les registres de transparence.