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Renouvellement stratégie d'approvisionnement

RTE renouvelle sa stratégie d’approvisionnement pour contribuer à la souveraineté industrielle du pays

Institutionnel
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En tant que gestionnaire du plus grand réseau de transport d’électricité européen, RTE adopte aujourd’hui une nouvelle politique « Achats et logistique », signée le 18 novembre 2024, qui doit lui permettre de garantir la compétitivité, la durabilité et la maîtrise stratégique et industrielle de ses approvisionnements. Cinq minutes pour tout comprendre à cet enjeu majeur pour RTE.
Paragraphes

RTE dispose d’atouts majeurs pour contribuer à la souveraineté énergétique et industrielle de la France

Ses investissements dans le réseau sont nécessaires pour accueillir de nouvelles infrastructures de production et de consommation décarbonées. Réciproquement, ses investissements dans le réseau en tant qu’opérateur industriel doivent créer de la valeur en France en mobilisant le tissu industriel français et européen.

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Les membres du Directoire et Gilles Etheimer, Directeur des achats, lors de la signature de la politique‎ «‎ Achats et Logistique‎ »

 

Une croissance accrue des investissements à venir

La période 2025-2040 sera marquée par une croissance accrue des investissements dans le réseau public de transport d’électricité.

Cette croissance s’explique :

  1. Par l’accélération du raccordement des nouvelles installations bas-carbone (électrification dans l’industrie et réindustrialisation, développement du mix électrique nucléaire et renouvelable)
  2. Par le renforcement de la structure du réseau de grand transport
  3. Par l’adaptation du réseau au changement climatique

Il s’agit d’une perspective bien connue : RTE l’a régulièrement mise en évidence dans ses études prospectives, comme les Futurs énergétiques 2050 publiés en octobre 2021.

À court terme, RTE va ainsi devoir accroître significativement ses investissements dès les cinq prochaines années mais devra le faire dans un contexte géopolitique et économique très adverse 

Les crises successives - sanitaire puis énergétique - et les tensions géopolitiques multiples ont durablement bouleversé les chaînes d’approvisionnements et accru le prix des matières premières. RTE, en outre, fait face à un enjeu de massification de ses approvisionnements, alors que des goulets d’étranglements importants se forment entre une forte demande mondiale d’équipements et une capacité de production limitée en Europe.

Une nouvelle politique « Achats et logistique »

Face à ces constats, RTE a décidé de se doter d’une nouvelle politique « Achats et Logistique » pour réussir sa trajectoire industrielle, d’une part, et contribuer activement à la souveraineté industrielle du pays, d’autre part.

Conçue spécifiquement pour répondre aux besoins exprimés par les fournisseurs de RTE, elle repose sur les axes suivants :

  • Sécuriser les approvisionnements, en planifiant, en massifiant et en standardisant nos besoins et en sécurisant à l’avance les créneaux de production chez nos fournisseurs
  • Donner de la visibilité aux fournisseurs pour leur permettre d’investir et d’accroître leurs capacités de production en France et en Europe, au travers notamment d’engagement de long terme avec des durées de contrats plus longues (doublement de la durée des contrats cadres de 3/5 à 7/8 ans, voire plus pour les matériels en tension) et des engagements rehaussés dans ceux-ci (passant de 30 % à 70 % environ)
  • Réduire durablement l’empreinte carbone de nos achats : en augmentant la prise en compte des considérations environnementales dans les achats (mieux-disance environnementale à hauteur de 10 % minimum) afin de valoriser les propositions vertueuses des fournisseurs sur l’ensemble de la chaine de valeur et tenir une comptabilité carbone rigoureuse permettant d’en rendre compte.
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Charte de la politique achat

Cette politique volontariste suppose, en contrepartie, des engagements de la part des fournisseurs en termes de prix, de volumes et de localisation de la production.

Sa pertinence est déjà attestée en pratique car elle porte déjà ses fruits : elle a permis à certains fournisseurs de déclencher des investissements dans de nouvelles lignes de production en France (voir à ce titre l’investissement décidé par Prysmian concernant son usine de câbles situées à Montereau, en Seine-et-Marne).

Rencontre avec Malika KERKAR, Directrice Adjointe de la direction Achats

En quoi cette nouvelle politique « Achats et Logistique » favorise-t-elle la souveraineté industrielle ?

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Malika Kerkar
Malika Kerkar
Directrice Adjointe de la direction Achats

RTE souhaite répondre à un double défi : être en mesure d’accueillir sur le réseau les nouveaux moyens de productions décarbonés et la future industrie décarbonée ; et également contribuer à la souveraineté industrielle en France et en Europe.

Malika Kerkar : Avec cette nouvelle politique, nous appelons nos fournisseurs à faire croître leurs capacités de production, en particulier en France. Nous savons que les ressources sont en tension, que les capacités de production existantes ne sont pas toujours suffisantes dans les usines pour certains équipements devenus « critiques », et qu’il faut donc donner de la visibilité à nos fournisseurs et nous engager plus. Il est nécessaire de faire de nos fournisseurs d’aujourd’hui et de demain des partenaires industriels sur lesquels nous pouvons compter durablement pour relever ces défis. Ils ont d’ailleurs plébiscité ces nouveaux principes lors de la consultation publique du SDDR en avril de cette année.

Quels sont les prochains grands projets d’investissement de RTE ?

Malika Kerkar : En s’appuyant sur ses études prospectives, RTE avait déjà anticipé une partie de ses besoins d’investissements. Nous pouvons déjà affirmer que les 15 prochaines années seront marquées par une poursuite de la croissance des investissements réseau pour permettre la décarbonation du pays.  De façon très concrète, en mai 2024, nous avons contractualisé 4,5 milliards d’euros avec les Chantiers de l’Atlantique et Hitachi pour la fabrication des 3 premières plateformes en mer nouvelle génération et les 3 stations de conversion terrestre des parcs éoliens en mer de Normandie et Oléron, dont une grande partie sera produite en France.

En octobre 2024, nous avons acheté 5 200 km de câbles pour nos besoins en liaisons souterraines d’ici à 2028, dont 40 % seront produits en France. Ce contrat a notamment permis le déclenchement d’investissements à hauteur de 39 millions d’euros et une soixantaine d’emplois chez un fournisseur pour le développement de la base de production en France. Nous venons également tout juste de conclure un nouveau contrat avec les Chantiers de l’Atlantique pour l’assemblage de la plateforme en mer de Dunkerque, dont les fondations, la plateforme inférieure (jacket) et le poste électrique sous enveloppe métallique seront réalisés en France.

Cette tendance va se poursuivre au cours des prochaines années. Notre nouvelle politique achats est donc là pour durer et nous permettra de mobiliser l’ensemble de notre écosystème autour du défi de souveraineté industrielle, en lien avec nos trajectoires d’investissements.