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Un laboratoire courant continu unique en Europe
Dans le laboratoire CNER/D3EP sont ainsi alignées de très grandes armoires électriques, répliques fidèles du système de contrôle des lignes d’interconnexion européennes que RTE a construites ou est en train de développer : GB-France (IFA2000, mise en service en 1986) ; France-Espagne (2015), liaison la plus puissante au monde en courant continu ; France-GB (IF2 en cours de mise en service) avec la réplique la plus complète, constituée de 81 « armoires » ; Savoie-Piémont en construction … Ces répliques permettent aux équipes d’effectuer les tests et simulations nécessaires à l’étude de ces lignes et de leurs évolutions durant toute leur vie. Elles constituent également un outil formidable d’appui aux équipes de maintenance car elles permettent d’analyser les incidents, de préparer des interventions, et de former des salariés à cette technologie complexe.
Ce pôle d’expertise du CNER contribue au développement des compétences de RTE dans le domaine du courant continu. Les synergies développées avec l’Académie et les équipes de GEMCC Lyon permettent de s’entrainer à maîtriser les futures opérations de maintenance des liaisons à courant continu. Les formations des mainteneurs sont optimisées sur ces systèmes. Des partenariats avec les acteurs industriels et universitaires sont encouragés, y compris au niveau local. Un accord cadre vient d’être signé avec le SuperGrid Institute, situé à Villeurbanne.
RTE ouvre en outre son expertise sur les simulations de liaisons à courant continu à des clients internationaux, via une équipe RTE-International intégrée. Ainsi le pétrolier norvégien Equinor a-t-il confié au laboratoire, pour les besoins d’une mission de quatre ans, des répliques de ses deux lignes CCHT déployées en Mer de Norvège dans le cadre du projet « Johan Sverdrup ». Les équipes de RTE-International sont également intervenues en tant que consultant technique pour assurer la conception et la réalisation du projet de liaison courant continu du parc éolien en mer du Nord de Sofia, opéré par l’électricien allemand RWE.
Au-delà de son expertise sur l’électronique de puissance, l’équipe assure une mission portant sur l’étude des « phénomènes transitoires » susceptibles d’affecter le réseau en tout point. Cette activité s’appuie sur des ressources spécifiques de simulation et des compétences pointues en matière de modélisation. Elle se prolonge dans des actions de recherche qui s’effectuent souvent en partenariat avec des acteurs technologiques internationaux réunissant développeurs de logiciels, industriels et universités, notamment au sein de projets de recherche européens. RTE cofinance ainsi une chaire au sein de l’École Polytechnique de Montréal sur le thème de la modélisation des phénomènes transitoires sur les réseaux électriques de grande taille. Une partie notable des ingénieurs de l'équipe CNER/D3EP a réalisé des thèses de doctorat dans ce domaine et est impliquée dans le suivi d'étudiants. Ils sont également rédacteurs, relecteurs et éditeurs réguliers dans des journaux scientifiques internationaux. Au fil des années et des projets en France et à l'étranger, cette équipe a développé une expertise rare dans le monde.