L’avenir de nos systèmes électriques se jouera en partie en mer. Grâce à une ressource naturelle, inépuisable et renouvelable, nécessaire à la transition énergétique, et encore très largement inexploitée : l’éolien offshore.
Parcs éoliens en mer : RTE développe le réseau électrique de demain
Environ 30% de notre électricité produite par des éoliennes en mer d’ici 2050 : c’est le cap que s’est fixé la France dans le cadre de la Programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE) à cet horizon. Cela signifie une accélération considérable du développement de cette énergie naturelle et renouvelable : pour être au rendez-vous, le rythme actuel de construction des projets éoliens en mer français devra être multiplié par 10, voire par 30, selon les différents scénarios établis par RTE dans son étude prospective « Futurs énergétiques 2050 ».
RTE joue un rôle clé pour atteindre cet objectif ambitieux, aux côtés de l’ensemble des parties prenantes du secteur. Aménageur durable, garant de l’intérêt général, RTE est chargé de développer le réseau électrique de demain, y compris en mer.
Plusieurs objectifs à cette mission de service public :
- Permettre à tous les Français de bénéficier d’un accès économique, sûr et durable à cette électricité décarbonée ;
- Contribuer à ce que la France et plus globalement l’Europe atteignent leurs objectifs en matière d’électricité renouvelable ;
- Réduire l’impact environnemental de ses activités et de ses ouvrages et les concilier au mieux avec les autres activités réalisées en mer et sur le littoral (pêche, tourisme, etc.) ;
- Participer au développement d’une filière française de l’éolien en mer, créatrice d’emplois et d’investissements dans les territoires.
RTE développe le réseau électrique de demain qui coordonne les différentes échelles de la transition énergétique et assure la stabilité et la sécurité d’un système électrique en mutation.

[VIDÉO] - Raccordement du parc éolien en mer du Calvados : l'avancée des travaux (01:58)

[Cette vidéo présente l'avancement des travaux de raccordement du parc éolien en mer du Calvados, un projet majeur pour la transition énergétique. RTE y installe deux liaisons souterraines de haute tension, avec des techniques innovantes pour franchir les obstacles sur le tracé, en concertation avec les acteurs locaux.]
[D'ici 2024, RTE réalisera le raccordement à haute tension du parc éolien en mer du calvados. Pour cela, RTE construit 2 liaisons souterraines de 225 000 volts entre la plage de Bernières-sur-Mer et le poste électrique de Ranville. Pour créer ces liaisons, nos équipes réalisent des tranchées pour accueillir les câbles électriques.]
Jacques Fremaux, Directeur du projet de raccordement du parc éolien en mer du Calvados : On est sur 24 km de raccordement entre l'atterrage et le poste électrique. C'est donc deux liaisons souterraines 225 000 volts qu'il faut installer. Et donc ça donne lieu à une tranchée d'un mètre cinquante de large, un mètre cinquante de profondeur. C'est des travaux qui consistent à faire cette tranchée, d'installer les fourreaux PVC, d'y mettre le bloc béton et de remettre en état le chemin.
[Le tracé de cette ligne situé à 70 % en chemins agricoles a été décidé en concertation avec les acteurs du territoire.]
Jacques Fremaux, Directeur du projet de raccordement du parc éolien en mer du Calvados : Il y a des passages un peu particuliers à franchir. C'est le canal, c'est la D504, c'est une quatre-voies, c'est l'Orne. Donc ça on ne va pas faire des tranchées pour passer ces ouvrages-là. Donc le principe c'est de passer en dessous et donc avec la technique de forage dirigé. On va installer des fourreaux une fois que le forage est réalisé et après on va y installer le câble.
[Cinq forages dirigés seront réalisés le long de tracé.]
Jacques Fremaux, Directeur du projet de raccordement du parc éolien en mer du Calvados : Les prochaines étapes c'est bien sûr de poursuivre les travaux de génie civil, de poursuivre les travaux au niveau du poste électrique. Et puis à partir du mois de novembre, nous allons commencer les travaux au niveau de l'atterrage.
Donc des travaux importants sur la partie estran et ces travaux vont démarrer cet hiver après la saison touristique.
L’éolien en mer, l’essentiel
Disposant du plus fort potentiel européen d’éolien en mer, au large de ses 5 400 kilomètres de côtes métropolitaines, l’Etat français a décidé de mettre résolument le cap sur l’éolien en mer cette énergie naturelle et renouvelable, déjà développée depuis de nombreuses années chez ses voisins européens. Ses objectifs ont été annoncés :
- En 2035 : 18 GW de capacité éolienne en mer mise en service (objectif fixé par l’État dans le Pacte éolien en mer signé avec la filière EMR en mars 2022) ;
- En 2050 : minimum 45 GW d’éolien en mer en service
Au-delà, c’est l’ensemble du continent européen qui se mobilise pour accélérer le développement des énergies marines renouvelables (EMR) : le Green Deal européen vise en effet l’objectif ambitieux d'au moins 300 GW d’énergie éolienne en mer mise en service à horizon 2050.
La mission de RTE : acheminer l’électricité produite en mer vers tous les Français
Opérateur industriel de la transition énergétique en mer, RTE en tant que gestionnaire du réseau de transport est chargé d’acheminer pour l’ensemble des parcs éoliens en mer l’énergie produite jusqu’au réseau terrestre. Cette seule activité de raccordement des énergies renouvelables en mer représente, début 2024, 12 projets couvrant l’ensemble des façades maritimes métropolitaines. 4 raccordements de parcs éoliens en mer ont déjà été mis à disposition (Saint-Nazaire, Saint-Brieuc, Fécamp et Calvados).
Seul acteur présent de l’amont à l’aval des projets, RTE est fortement engagé dans l’intégration des énergies renouvelables en mer au coût le plus bas pour les consommateurs, avec le plus faible impact environnemental et tout en préservant la sécurité et la stabilité du réseau électrique.
Quels sont les projets de raccordement en cours ?
5 projets sont en cours sur l’ensemble des façades maritimes métropolitaines :
- Les travaux de raccordement sont en cours pour 2 parcs commerciaux (Dieppe-le Tréport et Yeu-Noirmoutier) et 3 fermes pilotes d’éolien flottant (Faraman, Leucate et Gruissan)
- 7 projets sont en phase de développement plus ou moins avancée :
- 2 projets ont été attribués par l'État à des producteurs et sont en phase d'autorisations (Dunkerque, Centre-Manche 1)
- 5 projets sont en cours d’appels d’offres par l’État : Centre Manche 2 (AO n°8), Bretagne-sud (AO5), Méditerranée (2 parcs, AO6) et Sud-Atlantique (AO7)
La carte des projets de raccordement de parc éoliens offshore

Une nouvelle aventure industrielle
Développer ce réseau électrique en mer représente une aventure industrielle qui suppose pour RTE :
- Une organisation permettant de soutenir l'accélération significative du rythme de développement de l'éolien en mer prévue par l'État, permettant d'atteindre 18 GW de capacités installées en 2035 et au moins 45 GW en 2050 ;
- L’accueil de grandes puissances installées d’énergie éolienne en mer sur le réseau terrestre ;
- L’exploitation et la maintenance d’un patrimoine industriel composé de liaisons sous-marines mais également de postes électriques en mer à partir de 2029 ;
- La gestion des fluctuations de l’activité tout en développant et conservant les compétences nécessaires.
Dans cette perspective, RTE mobilise plus de 300 emplois sur ces projets de raccordement en mer.
RTE, aménageur durable des espaces maritimes et terrestres
Pour réussir cette ambition industrielle, RTE se positionne comme un aménageur durable des espaces terrestres et maritimes, ce qui se traduit notamment par :
- L’anticipation des besoins de développement du réseau de transport d’électricité, en mer comme à terre, grâce à une planification conjointe de la production et du réseau permettant de mutualiser les infrastructures ;
- La mise en œuvre de leviers d’optimisation des infrastructures, conditionnés à une planification engageante de l’Etat, facteurs de gains environnementaux et économiques pour la collectivité : raccordement de plusieurs parcs de production à une même plateforme en mer (mutualisation), adaptation de la taille des parcs à la capacité des infrastructures de réseau, standardisation d’équipements, etc.
- Une offre de services de co-usages sur nos plateformes en mer pour créer d’autres valeurs ajoutées au service de la collectivité et d’objectifs relevant de politiques publiques, nationales ou locales (par exemple pour accompagner l’acquisition de données environnementales et scientifiques en mer) ;
- Un engagement dans la R&D environnementale en mer permettant d’améliorer la connaissance de l’océan et la gestion durable de ses ressources pour sauvegarder la biodiversité marine, mais aussi dans la R&D technologique pour préparer les réseaux de demain (câbles, postes électriques en mer flottants/sous-marins, interopérabilité en courant continu…) ;
- Un dialogue constant et ouvert avec l’ensemble des parties prenantes maritimes tout au long de la vie des projets.
Les projets de raccordement de parcs éoliens en mer

Raccordement électrique des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne

Raccordement du parc éolien en mer du Calvados

Raccordement du parc éolien en mer situé au large de Fécamp

Raccordement à 225 000 volts du parc éolien en mer de la baie de Saint-Brieuc

Raccordement du parc éolien en mer de Saint-Nazaire

Raccordement du parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier

Raccordement électrique du parc éolien en mer de Dunkerque

Raccordement d’un parc éolien flottant pilote au large du Golfe de Fos (Zone de Faraman)

Raccordement du parc éolien flottant pilote au large de Port-la-Nouvelle (Zone de Gruissan)

Raccordement du parc éolien flottant pilote au large du Golfe du Lion (Zone de Leucate)
RTE prolonge son savoir-faire pour développer un réseau en mer
RTE pense et développe le réseau électrique de demain pour accueillir les énergies renouvelables indispensables à la transition énergétique. Parmi elles, figure l’éolien en mer sur laquelle l’État français porte d’ambitieux objectifs à long terme. RTE s’appuie sur son expertise pour développer un réseau en mer qui permettra de transporter vers le continent l’électricité éolienne produite en mer, afin qu’elle puisse être utilisée par tous les Français.
[VIDÉO] - Comment est raccordé un parc éolien en mer ? (05:21)

[La vidéo montre le raccordement d'un parc éolien en mer par RTE, avec une plateforme qui transforme l'électricité des éoliennes avant de la transporter via des câbles sous-marins et terrestres. Le projet intègre des solutions innovantes, tout en respectant la biodiversité marine.]
Voix off : Bonjour et bienvenue dans l'univers de RTE en mer. Vous avez sous les yeux l'ensemble du dispositif de raccordement d'un parc éolien en mer. Avez-vous remarqué les sphères blanches dans le paysage ? Ce sont les points d'intérêt à partager avec vous. Vous pourrez fixer l'un d'entre eux pour entrer dans un espace spécifique et explorer les lieux.
[Ces sphères blanches se trouvent au niveau de l'atterrage des câbles, de la plateforme sur l'eau, de la plateforme sous l'eau et du parc éolien.]
Mais commençons par les présentations. RTE, Réseau de transport d'électricité, exploite, maintient et développe le réseau à haute et très haute tension. Dans le cas présent, notre métier est de créer et exploiter les infrastructures de raccordement permettant aux consommateurs de bénéficier en priorité et au meilleur coût de l'énergie produite par les éoliennes en mer.
En mer, le vent est plus fort et plus régulier. L'électricité y est produite grâce aux turbines des éoliennes connectées à une plateforme électrique offshore. Sur cette plateforme, RTE transforme la tension de cette électricité sur place et la transporte par une liaison sous-marine jusqu'à la côte. Une liaison souterraine prend ensuite le relais jusqu'à un poste électrique terrestre.
[Zoom sur la plateforme]
Nous voici en mer. Devant nous, la plateforme électrique RTE avec la première éolienne à environ 500 mètres.
La fonction de cette plateforme ? Collecter l'électricité renouvelable produite en mer par les éoliennes pour la transformer. Ici, grâce au transformateur, elle va passer de 66 000 volts à 225 000 volts. Cette transformation permet ensuite de transporter l'électricité avec un nombre réduit de câbles à très haute tension, généralement deux, au lieu d'une dizaine jusqu'à la côte. Cette plateforme, d'une hauteur d'environ 40 à 50 mètres au-dessus du niveau de l'eau, est supportée par une structure métallique ou jaquet posée et fixée sur le front marin, à une profondeur de plusieurs dizaines de mètres. Cette infrastructure électrique peut également accueillir d'autres usages au service du territoire ou de besoins de la collectivité en mer.
[Vue sur le sol marin]
Regardez sur votre gauche. Vous ne voyez rien ? C'est normal. Les câbles 225 000 volts sous-marins sont enfouis dans le fond marin. Ou quand le sol marin ne le permet pas, ils sont protégés par les enrochements sur lesquels se recrée de la biodiversité. Côté plateforme, ces fondations peuvent aussi favoriser la biodiversité, comme ici, avec des enrochements qui protègent la structure tout en servant d'abri ou d'habitat pour la faune et la flore.
Et nous sommes prêts à aller plus loin. Que diriez-vous de poser un parc à moules ou à huîtres à proximité de la plateforme comme culture expérimentale ? C'est possible.
[Vue d'hydroliennes]
De même, sur votre droite, la plateforme pourrait accueillir et transporter l'électricité produite par de nouvelles solutions innovantes, comme ici, des hydroliennes posées à proximité.
[Vue aérienne de la plateforme entourée par les éoliennes]
Regardez vers le bas. La plateforme est sous nos pieds. Cette plateforme est intelligente. Elle accueille une station scientifique aérienne avec capteurs multiples, radars, stations météo, stations automatisées d'observation. RTE y installe aussi des relais télécoms ou vidéo. Toutes ces données passeront par la fibre optique intégrée aux câbles électriques RTE qui rejoignent le continent.
[Vue aérienne sur des dizaines d'éoliennes]
Regardez autour de vous. Ici, en mer, nous sommes certains de profiter des vents les plus forts, les plus fréquents et les plus constants. C'est un endroit idéal pour un parc éolien. Une plateforme électrique comme celle-ci peut accueillir la production de plusieurs champs éoliens, quelle que soit leur technologie. Éoliens posés ou flottants, ou même hydrolien sous la mer. Dans ce cas, nous parlerons d'un hub de raccordement. RTE est chargé par l'État du raccordement de toutes les énergies marines renouvelables et si leur planification le permet, RTE pourra aussi mutualiser ces plateformes et ces câbles en mer.
[Vue aérienne de l'atterrage, jonction entre la mer et la terre]
Nous voici au niveau de l'atterrage de la liaison sous-marine. Les câbles y sont systématiquement enfouis à une profondeur tenant compte de l'évolution du trait de côte. En mer, comme à terre, RTE protège ces câbles de transport en les enfouissant dans le sous-sol ou lorsque le sous-sol est rocheux, en mettant en place des protections externes.
[Vue aérienne d'une boîte en béton enfouie dans le sable]
Jetons maintenant un œil sous le sable. Vous voyez cette grande boîte en béton ? C'est ce qu'on appelle la chambre de jonction. C'est à cet endroit que sont reliés les câbles sous-marins et les câbles souterrains de transport d'électricité. En effet, sous l'eau ou sous terre, les contraintes ne sont pas les mêmes et RTE doit prévoir des câbles spécifiques adaptés au milieu marin. Une fois le câble sous-marin sorti de l'eau, nous pouvons utiliser des câbles terrestres classiques.
Le raccordement d’un parc éolien en mer
Afin de raccorder un parc d’éoliennes en mer au réseau terrestre, RTE gère :
En courant alternatif :
- un poste électrique en mer (ou plateforme en mer), regroupant notamment les transformateurs nécessaires à l’élévation de la tension, chargé de collecter la production électrique de l’ensemble des éoliennes du parc et d’élever le niveau de tension de 66 à 225 000 volts ;
- des liaisons électriques sous-marines 225 000 volts reliant le poste en mer à la côte, dont les techniques de pose sont adaptées notamment à la nature des sols (sableux, rocheux…) et aux autres activités en mer ;
- une jonction d’atterrage souterraine en zone littorale, permettant d’articuler câbles sous-marins et souterrains (technologies différentes) ;
- des liaisons souterraines 225 000 volts reliant la jonction d’atterrage au poste de raccordement au réseau de transport d’électricité ;
- si nécessaire : un poste intermédiaire de compensation de l’énergie réactive (flux complémentaires générés par la circulation de l’électricité) ;
- un poste de raccordement à terre (étendu ou créé) qui permet d’acheminer l’énergie sur le réseau électrique terrestre de RTE.
En courant continu :
- une plateforme unique en mer avec une configuration regroupant à la fois les transformateurs nécessaires à l’élévation de la tension de 66 kV vers 525 kV et les équipements de conversion du courant alternatif (issu des turbines éoliennes en mer) vers le courant continu ;
- une liaison sous-marine 525 000 volts puis terrestre en courant continu reliant la station en mer à la côte ;
- une jonction d’atterrage souterraine en zone littorale ;
- une station de conversion à terre du courant continu en courant alternatif ;
- un poste de raccordement (étendu ou créé) au réseau de transport existant relié à la station de conversion.
Les différents types de raccordement avec les technologies d'éolien posé et flottant
Les liaisons sous-marines à courant alternatif 225 000 volts sont composées de câbles tripolaires en cuivre ou en aluminium pouvant transporter une puissance entre 250 et 300 MW environ. Le diamètre de chacun de ces câbles est de l’ordre de 25 cm et leur poids peut atteindre 130 kg au mètre linéaire. Chaque liaison électrique intègre un à deux câbles de télécommunications à fibres optiques.
Pour un parc éolien en mer en courant alternatif d’une puissance de 500 MW, deux câbles électriques 225 kV sont nécessaires. La distance entre deux câbles est égale à trois fois la hauteur d’eau. Cette distance peut être amenée à varier en fonction des contraintes rencontrées (profondeur d’eau, présence de réseaux tiers…). Les câbles sont spécifiés pour avoir une durée de vie de 40 ans minimum.
[VIDÉO] - Pourquoi et comment transporter l'énergie électrique sous la mer ? (Format court) (02:50)

[La vidéo explique comment RTE raccorde un parc éolien en mer, avec une plateforme qui transforme l'électricité produite par les éoliennes. Cette énergie est ensuite acheminée via des câbles sous-marins et terrestres. Le projet intègre des solutions innovantes tout en prenant en compte la préservation de la biodiversité marine.]
[RTE, les liaisons électriques en mer]
Voix off : Pour accélérer la transition énergétique, RTE conçoit, met en service et exploite le réseau électrique en mer, indispensable pour acheminer l'électricité produite par les énergies marines renouvelables vers le réseau terrestre.
Quelles sont les grandes étapes de ce raccordement ?
[Étape 1 : les études et la concertation]
Des études menées pour analyser les fonds marins, la qualité du sol, les vestiges archéologiques, l'érosion de la côte, les activités humaines et l'impact environnemental des travaux. Elles servent à déterminer le tracé de raccordement, mais aussi les meilleures conditions d'intervention de RTE pour minimiser les impacts. Une concertation avec les parties prenantes permet de recueillir leurs avis et propositions et de recenser les éventuelles contraintes pour mieux définir le tracé de moindre impact.
[Étape 2 : le déroulage et la protection du câble]
Acheminé par un navire câblier, le câble de raccordement est déroulé en mer. Selon la nature du sol, la profondeur des eaux ou les usages identifiés, plusieurs techniques sont possibles pour protéger le câble. L'ensouillage est la technique privilégiée lorsque le sol le permet. Le câble est ainsi enfoui dans une tranchée qui se comble naturellement. À défaut, le câble est revêtu d'une protection externe, comme l'enrochement, en veillant à ne pas gêner les activités en surface.
[Étape 3 : la plateforme en mer]
Pour raccorder les énergies marines renouvelables, RTE doit aussi réaliser un poste électrique ou plateforme en mer qui permet d'élever la tension de l'électricité pour la cheminer jusqu'au réseau terrestre. Ces plateformes peuvent aussi accueillir d'autres services utiles pour la collectivité et répondant aux besoins de la recherche, des pouvoirs publics ou des associations.
[Exemples de services : station scientifique, station météo ou recherches et études]
Elles deviennent ainsi multiusages.
[Étape 4 : l'atterrage]
La connexion entre la liaison en mer et le réseau terrestre s'appelle l'atterrage. Pour protéger la liaison à la profondeur adaptée, RTE prend notamment en compte l'évolution du trait de côte. L'une des techniques d'atterrage les plus utilisées est le forage dirigé, par exemple sous des dunes à protéger. Ensuite, une liaison souterraine rejoint le poste électrique de raccordement à partir duquel l'électricité peut être transportée sur le territoire. Ainsi, en mer comme à terre, RTE développe sans cesse son expertise en utilisant les dernières technologies disponibles pour limiter les impacts des raccordements des énergies marines renouvelables et accompagner la transition énergétique.
[VIDÉO] - Trois minutes pour comprendre les techniques des liaisons souterraines (02:52)

[Cette vidéo explique les étapes de réalisation des liaisons souterraines par RTE, depuis le creusement des tranchées jusqu’à la restitution des terrains. Ces techniques garantissent un réseau électrique performant tout en minimisant l’impact sur les paysages et les activités locales.]
[RTE, les travaux de réalisation des liaisons souterraines]
Voix off : Pour assurer le transport de l'électricité depuis les sites de production jusqu'au point de consommation, RTE exploite des lignes électriques à haute et très haute tension, aériennes ou souterraines. Les liaisons souterraines, une fois installées, ont l'avantage d'être invisibles. Mais que se passe-t-il pendant et après le chantier de ces liaisons souterraines ?
Une fois les autorisations administratives obtenues, les travaux peuvent débuter. La première étape consiste à creuser une tranchée. Sur les terrains agricoles, la terre végétale est d'abord retirée. Les différentes couches de terre sont extraites, triées et stockées séparément pour préserver leur qualité. En milieu urbain, le creusement se fera d'abord dans la voirie, en faisant très attention aux autres réseaux souterrains.
Une fois la tranchée creusée, la pose des fourreaux peut débuter. Les fourreaux sont des tubes dans lesquels les câbles électriques sont tirés. Ils assurent une protection supplémentaire des câbles en cas d'agression extérieure.
Vient ensuite le moment du remblaiement autour des fourreaux. D'abord avec des matériaux particuliers comme du béton en milieu urbain et principalement des matériaux fins en milieu agricole. Que ce soit en milieu urbain comme agricole, les fourreaux doivent toujours se trouver à au moins 1 mètre de profondeur, tandis qu'à 20 cm au-dessus de l'ouvrage électrique, des grillages avertisseurs rouges seront disposés pour alerter sur la présence des câbles. En milieu agricole, les terres végétales extraites mises en réserve en premier sont restituées en dernier, afin que les cultures puissent reprendre normalement. Dans le cas d'une liaison double, pour augmenter les capacités de transit, le même principe est répété avec deux fois trois fourreaux. Les chambres de jonction servent à raccorder les différents tronçons de câbles entre eux. Parfois, pour franchir certains obstacles, RTE utilise la technique du forage dirigé, qui évite la réalisation d'une tranchée. Uniquement pendant la phase des travaux, cette technique nécessite l'installation de plateformes au point d'entrée et de sortie du forage.
En milieu agricole, sur une bande de largeur variable, des bornes de repérage rouges, placées à la surface le long de l'ouvrage, permettent d'identifier la présence de la liaison souterraine. Les propriétaires ne pourront plus construire ni planter d'arbres à longues tiges. En revanche, les cultures pourront ainsi reprendre.
Ces travaux peuvent donner droit à différents types d'indemnisation pour les populations impactées. En compensation de cette servitude, les propriétaires perçoivent une indemnité forfaitaire. L'exploitant des terres touchera quant à lui une indemnité au titre du chantier.
RTE s'attache à restituer un paysage exempt de toute trace de travaux.
Une plateforme électrique multi-usages en mer
Le poste électrique en mer constitue un ouvrage majeur des projets, faisant le lien entre les moyens de production en mer et le réseau électrique terrestre. L’État a confié à RTE à partir du projet éolien au large de Dunkerque (appel d’offres n°3) la responsabilité de financer, réaliser et exploiter ces ouvrages en mer, auparavant sous la responsabilité des producteurs d’électricité.
En plein écho avec ses missions de service public et son rôle d’aménageur durable des espaces maritimes et terrestres, RTE considère que l’accueil de services ou de solutions sur ces plateformes en mer répondant à des besoins actuels ou à venir est de nature à soutenir l’innovation technologique, environnementale ou sociétale, correspondant ainsi aux attentes de nombreuses parties prenantes de la mer.
RTE s’engage ainsi dans le cadre des projets en mer, en co-construction avec les territoires littoraux et les parties prenantes, à favoriser l’accueil, par les plateformes en mer dont il a la responsabilité, de nouveaux services qui favoriseront principalement l’innovation, l’expérimentation, l’amélioration des connaissances environnementales ou encore la surveillance de l’espace maritime. Cet engagement a été inscrit en 2022 dans son contrat de service public avec l’État.
Un 1er appel à projets avait déjà été lancé par RTE en partenariat avec la communauté urbaine de Dunkerque (CUD) en 2019 sur ce sujet : en l’espace de seulement 3 mois, 65 dossiers avaient été déposés, une première européenne pour ce type de sollicitation. Outre des entreprises ou start-ups locales et régionales, l’appel à projets avait attiré de nombreux candidats européens et internationaux. 5 projets avaient été récompensés, dont Géodunes, start-up dunkerquoise, pour son projet de supervision du milieu marin, notamment de mesure des courants marins et de la houle, en lien avec la lutte contre le réchauffement climatique et le risque de submersion marine. |
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L’éolien flottant, le défi de demain
Afin d’atteindre les objectifs ambitieux français en matière d’éolien en mer, la technologie de l’éolien posé, avec des fondations d’éoliennes fixées au fond marin, mature industriellement mais adaptée aujourd’hui à des profondeurs limitées, ne devrait pas suffire.
Dans son étude prospective « Futurs énergétiques 2050 », RTE intègre ainsi le besoin de disposer, quel que soit le scénario de neutralité carbone retenu, d’une proportion d’éolien flottant, avec des éoliennes reposant sur des flotteurs reliés au fond marin par des lignes d’ancrage, comprise entre 20 et 70 % de la capacité totale d’éolien en mer. Cette technologie, encore expérimentale, permettrait de s’affranchir des contraintes de profondeur et ainsi de produire de l’électricité plus loin des côtes. Il s’agit de la technologie en mer à plus fort potentiel dans le monde aujourd’hui.

Au-delà des éoliennes, le poste électrique en mer sera également important dans le développement de l’éolien flottant : aujourd’hui posé, il pourrait être demain flottant ou sous-marin. C’est ce que des projets de recherche, comme LISORE ou MOSISS en France et dans le monde examinent activement.
[VIDÉO] - Projet LISORE (02:46)

[La vidéo présente le projet LISORE, qui développe des sous-stations offshore innovantes pour connecter l'éolien flottant au réseau terrestre. Ce projet, soutenu par RTE et plusieurs partenaires, vise à surmonter les défis technologiques et réduire les coûts, avec des solutions opérationnelles prévues pour 2025.]
[LISORE, projet de sous-stations offshores innovantes]
Aujourd'hui, l'éolien offshore posé. Demain, l'éolien offshore flottant. [Vues d'éolien posé et d'éolien flottant]
La sous-station : le lien entre les machines en mer et le réseau électrique à terre [Vue d'une sous-station]
Éolien flottant : eaux trop profondes pour une sous-station sur pieux (de 30 mètres de hauteur).
1ère solution envisagée : sous-station flottante avec des câbles qui exportent l'électricité à terre. 2ème solution envisagée : sous-station sous-marine (installée sur le sol marin). Des câbles exportent également à terre.
2 contraintes principales : la profondeur d'eau (entre 60 et 300 mètres) et la distance à la côte (entre 20 et 50 km).
Verrous technologiques à lever : câbles dynamiques très haute tension entre l'éolien et la sous-station. Adaptation aux contraintes de la houle. Étanchéité à long terme. L'installation et la maintenance. Mais aussi, conserver un coût acceptable.
L'objectif du projet LISORE : proposer des solutions pour réduire le coût des sous-stations en mer afin d'être prêt en 2025.
LISORE est un projet participatif entre les Chantiers de l'Atlantique, France Énergies Marines, Comex, EDF, l'Université de Nantes, Innosea, SuperGrid Institute, Naval Énergies, RTE et Siemens.
Script : SuperGrid et France Énergie Marines
Crédits photos : France Énergie Marines
Réalisation : Yohann Boutin
LISORE bénéficie d'une aide de l'État, gérée par l'ANR au titre du programme Investissements d'Avenir, ainsi que du soutien complémentaire de l'Ifremer et de la région Réunion.
Une compétence unique chez RTE, les études sur le courant continu
Les premiers projets d’éolien en mer en France, aujourd’hui en cours de développement ou de réalisation, ont été conçus en courant alternatif. Toutefois, pour les futurs projets, amenés à combiner de plus fortes puissances en mer et un éloignement plus important à la côte, la technologie du courant continu sera généralisée par RTE pour leur raccordement, solution déjà retenue pour les projets Centre-Manche 1 et 2 en Normandie et le projet au large d'Oléron. RTE se prépare d’ores et déjà à ce défi technique en s’appuyant notamment sur les compétences de son Centre d’excellence courant continu, situé sur son site Campus Transfo, près de Lyon.
[VIDÉO] - HVDC - L'expertise courant continu de RTE (03:29)

[La vidéo présente l'expertise de RTE dans le transport d'électricité via des lignes à courant continu haute tension (HVDC), cruciales pour les énergies renouvelables marines. Grâce à son Campus Transfo, RTE développe des compétences reconnues mondialement, notamment pour des projets offshore en mer du Nord et au Royaume-Uni.]
Voix off : Le courant continu à haute tension, HVDC, est un enjeu majeur pour le transport d'électricité de demain. Il permet le transport de l'électricité sous terre et sous la mer, sur de très grandes distances. Il favorise le développement des interconnexions en Europe, dans un but de solidarité énergétique, et il est nécessaire à la connexion de réseaux non synchrone. Enfin, le HVDC contribue à l'accélération du développement des énergies renouvelables en mer.
[Campus Transfo à Jonage]
La maîtrise de la technologie HVDC constitue un véritable défi pour les gestionnaires de réseaux de transport. Bien qu'ils ne puissent se substituer aux fournisseurs pour la construction des stations de conversion, ces gestionnaires de réseaux doivent assurer la pérennité de ces ouvrages dans la durée. Et la plupart confient la maintenance à ce même constructeur.
[Schéma d'un parc éolien en mer ; l'électricité est produite par le parc, injectée au poste électrique par une liaison sous-marine puis envoyée dans une jonction d'atterrage, avant t d'être stockée sur terre, dans une poste. L'électricité est ensuite transportée dans le réseau]
RTE a fait le choix de développer des compétences en interne pour maîtriser la maintenance de ces actifs durant toute leur vie et pour garantir leur bon fonctionnement dans un contexte évolutif de transition énergétique.
Bertrand Clerc, chef d'équipe RTE : En fait, il y a environ 10 ans, RTE a décidé de se doter d'un laboratoire de simulation de haute technologie et de créer une équipe d'experts pour accompagner ces projets de création de lignes à courant continu. Ce collectif a en fait deux principales missions. La première, c'est de garantir la bonne insertion de ces ouvrages sur le réseau. Et la seconde, c'est d'épauler les équipes de maintenance qui travaillent sur site.
Voix off : Aujourd'hui, l'essor des compétences se poursuit au sein de Campus Transfo, près de Lyon, le plus grand campus européen dédié à la formation, à l'expertise numérique et à l'innovation dans le domaine du transport d'électricité. Ce campus héberge de nombreuses plateformes techniques, avec notamment les répliques des interconnexions sur lesquelles RTE travaille et qui permettent l'échange direct d'électricité entre pays.
Ce pôle d'excellence collabore avec la filiale RTE-i, qui propose de nouveaux challenges passionnants à l'international, comme le raccordement des plus grands parcs d'éoliennes au monde, en mer du Nord.
Sébastien Dennetiere, Expert HVDC RTE - RTE International : Depuis la création du laboratoire, on a été largement sollicité pour mettre à l'épreuve nos compétences. On est intervenu à différentes étapes de projet HVDC ou de raccordement de parcs éoliens ou photovoltaïques. Notre expertise est vraiment devenue primordiale pour garantir la fiabilité du réseau français. Elle est maintenant reconnue en Europe et dans le monde. La preuve, c'est qu'on est actuellement responsable d'études d'interaction entre les deux premières liaisons HVDC de constructeurs différents.
[Ces raccordements alimentent le plus grand réseau de distribution d'électricité offshore au monde. Il se situe à 200 km au large des côtes de la Norvège. Depuis 2013, l'équipe HVDC réalise des études avec des répliques installées au sein du laboratoire.]
Sébastien Dennetiere, Expert HVDC RTE - RTE International : Nous sommes également impliqués dans quatre projets de liaison HVDC offshore au Royaume-Uni, mais également dans le développement de réseaux à courant continu en mer du Nord.
Voix off : Ce modèle de fonctionnement singulier a fait ses preuves chez RTE et auprès d'autres acteurs de la transition énergétique que nous accompagnons au travers de prestations d'études, de travaux collaboratifs ou de partenariats d'innovation. Êtes-vous prêts à faire partie de cette aventure ?
Réseau électrique en mer : priorité à la biodiversité marine
Productives et bas carbone, les énergies marines renouvelables cumulent les atouts pour la transition énergétique. La France veut renforcer leur rôle dans le mix électrique, en visant 45 GW de capacité éolienne en mer en 2050, et développer les interconnexions européennes sous-marines.
Dans ce contexte, RTE mobilise chercheurs, associations et experts de la mer pour mieux maîtriser les impacts des installations marines et littorales sur la biodiversité.
L’enjeu : développer le réseau électrique en mer tout en préservant cet environnement fragile, ouvert et partagé.

Anticiper et maîtriser les impacts
Parc de Fécamp, de Saint-Brieuc, d’Oléron ou encore du Golfe du Lion, les chantiers et projets de développement des énergies marines renouvelables concernent les quatre façades maritimes métropolitaines. Le Président de la République a annoncé l’objectif en 2022 : mettre en service une cinquantaine de parcs éoliens en mer d’ici 2050. Cela nécessite la création d’un réseau électrique en mer pour acheminer l’électricité produite vers le réseau terrestre.
Parce que ces infrastructures peuvent modifier les habitats marins et perturber les espèces, il est fondamental d’acquérir une connaissance fine de l’environnement dans lequel elles seront implantées. En moyenne, tout nouveau projet d’installation électrique en mer déclenche une vingtaine d’études scientifiques préalables. Elles sont indispensables pour établir un état des lieux de l’environnement rigoureux sur de nombreux paramètres :
- la qualité de l’eau ;
- la qualité des sédiments au fond de l’eau ;
- les espèces animales et végétales présentes, aussi bien celles vivant dans les sédiments (ex : vers marins), sur les fonds marins (coquillages, crustacés, poissons… ), dans la colonne d’eau (plancton, poissons, céphalopodes, mammifères marins… ) et dans les airs (oiseaux et chauves-souris) ;
- les habitats sur le tracé initial des installations, comme les récifs coquilliers, les herbiers marins, les bancs de maërl (un habitat fragile constitué d’algues calcaires, support d’alimentation ou d’abri pour de nombreuses espèces) ;
- le bruit habituel dans la zone (provenant par exemple des navires) ;
- les courants ;
- etc.
Des mesures concrètes d’évitement et de réduction
Grâce à ces analyses, RTE peut maîtriser l’impact de ses ouvrages, en prenant notamment des mesures visant par exemple à :
- adapter la localisation des installations pour éviter les zones sensibles identifiées comme abritant des espèces ou des habitats vulnérables ;
- appliquer un protocole de réduction des effets du bruit sous-marin en présence d’espèces sensibles, incluant la vérification préalable de leur absence et un démarrage progressif des émissions sonores.
Un suivi dans la durée
Les analyses se poursuivent dans le temps, pour vérifier les impacts pendant le chantier ainsi qu’en phase d’exploitation des infrastructures. RTE procède à des prélèvements réguliers de l’eau et des sédiments marins et suit différents indicateurs sur plusieurs années :
- l’évolution de la qualité de l’eau ;
- l’évolution de la faune et la flore locale près des installations ;
- l’apparition de pollutions pendant le chantier ou après.
Le raccordement des parcs éoliens offshore : une concertation à tous les niveaux
Les étapes de raccordement des parcs éoliens en mer au réseau électrique à terre suivent un déroulé précis, technique et méthodique. Celui-ci démarre toujours par un débat public, puis s’inscrit dans le cadre d’une concertation publique, avec l’ensemble des parties prenantes au projet : collectivités, entreprises, associations, citoyens…
[VIDÉO] - Déroulé des travaux de raccordement des parcs éoliens offshore (04:46)

[La vidéo décrit les étapes de raccordement des parcs éoliens offshore, depuis les études en mer jusqu'à l'installation des câbles sous-marins et terrestres. Ce processus implique une concertation avec les parties prenantes et des solutions techniques pour minimiser l'impact environnemental tout en garantissant la sécurité du réseau électrique.]
[Réalisation des travaux dans le cadre du raccordement des parcs éoliens offshore des appels d'offres 1 et 2.Ce motion est valable uniquement pour les 6 premiers projets issues des AO1 et 2.]
Voix off : Le réseau de transport d'électricité, ou RTE, développe et exploite le réseau à haute et très haute tension. Nos missions ? Créer et gérer les infrastructures de raccordement à la fois sur terre et en mer. En mer, le vent est plus fort et régulier que sur terre, ce qui fait de l'énergie éolienne offshore une ressource à fort potentiel de développement. En particulier en France, puisque notre pays compte, rien que pour la métropole, pas moins de 5 400 km de côte. L'énergie éolienne pourrait représenter 30 % de la production d'électricité à l'horizon 2050, un vrai pilier de notre futur mix énergétique.
Toute infrastructure commence par l'élaboration concertée d'un tracé de raccordement en mer pour définir sa zone d'installation. Afin d'affiner peu à peu ce tracé de raccordement, des études en mer sont menées. Première étape, la réalisation d'études géophysiques pour prendre connaissance du relief et des caractéristiques des fonds marins. Deuxième étape, l'étude du contexte pyrotechnique, ou UXO. Indispensable pour repérer d'éventuels engins explosifs. Une étape qui sera de nouveau menée en détail avant le lancement des travaux. Et oui, il reste encore quelques souvenirs de la guerre dans nos mers. Pour finir, un navire va faire des carottages dans le fonds marin. Ces prélèvements servent à connaître les caractéristiques intrinsèques des fonds marins. Nous complétons ces éléments par des études sur l'environnement et les usages du milieu maritime sur la zone envisagée. [La station offshore se situant à 10 km de la côte]
Vient ensuite le temps de la concertation avec les citoyens, les riverains et les élus du territoire. Nous avons maintenant tous les éléments en main pour proposer un tracé minimisant les impacts. Étape suivante, minimiser l'impact du projet pour la partie raccordement. Cette fois, RTE est seule concernée. Cette étude prend en compte l'état de l'environnement et précise les mesures prévues pour éviter, réduire ou compenser nos impacts. Avec le développeur du parc, nous déposons cette étude accompagnée des demandes d'autorisation auprès de l'État, habilité à nous donner le feu vert après instruction. Les travaux commencent.
Comme tout se passe sous l'eau, la mise en place des câbles est aussi complexe que délicate. La pose est réalisée grâce à un navire câblier qui peut embarquer et installer près de 50 km de câbles. L'une des méthodes de protection des câbles consiste à utiliser une charrue tractée par le navire qui creuse une tranchée dans le fond marin afin d'y enfouir le câble. Le sable recouvre naturellement cette tranchée. L'installation est ainsi protégée.
Lorsque le câble ne peut être enfoui, à cause de la nature du sol par exemple, il est simplement posé sur le fond et recouvert d'un enrochement. La biodiversité peut alors y reprendre ses droits.
Pour connecter le câble sous-marin à la terre, nous construisons une chambre de jonction. C'est un ouvrage maçonné entièrement enterré permettant la connexion des câbles sous-marins avec les câbles souterrains. Cette zone de transition entre les milieux maritimes et terrestres s'appelle l'atterrage. En parallèle des travaux en mer, les câbles souterrains terrestres sont intégrés dans des tranchées creusées sous la route ou les champs. Une fois la tranchée comblée, la route va retrouver son revêtement habituel et le terrain agricole sa terre végétale. Et la vie reprend son cours.
Comme en mer, ces travaux sont précédés d'une concertation avec les élus et les riverains, pour préserver au mieux l'environnement et limiter la gêne du voisinage comme des activités agricoles pendant la période des travaux. Grâce à ces câbles, notre électricité arrive au poste électrique à terre. Voici tout le réseau opérationnel.
L'énergie du vent est convertie par les éoliennes en énergie électrique. Cette électricité est collectée par le poste en mer, puis envoyée vers la terre grâce aux câbles sous-marins jusqu'au niveau de la chambre d'atterrage. La transition se fait entre les câbles sous-marins et les câbles terrestres. L'électricité est alors déployée sur l'ensemble du réseau pour être acheminée vers les consommateurs.
Grand acteur du système électrique français, notre mission est de nous assurer à chaque seconde que le courant passe. En mer comme à terre, RTE développe sans cesse son expertise pour être en mesure de relever les défis du réseau électrique de demain : coordonner les différentes échelles de la transition énergétique et assurer la stabilité et la sécurité d'un système électrique en mutation.
Un dialogue actif avec les acteurs de la mer
Depuis les années 2010, RTE s’entoure de nombreux acteurs de la mer pour mieux comprendre et intégrer les enjeux complexes des écosystèmes marins et littoraux. RTE dialogue notamment avec :
- France nature environnement (FNE), sur ses enjeux de R&D et sur la planification de l’éolien en mer ;
- Surfrider Foundation Europe, pour tenir compte de la qualité de l’eau, de la prévention des déchets, des différents usages de la mer ;
- la Ligue protectrice des oiseaux (LPO), sur l’interaction des postes en mer avec l’avifaune ;
- Réserves naturelles de France (RNF), sur les aires marines protégées.
Objectif : mieux comprendre pour agir
Les connaissances sur l’environnement marin restent à compléter sur de nombreux sujets (cf. ci-dessous : « Les thématiques de recherche prioritaires »). L’ambition de RTE est d’améliorer sa capacité à comprendre les interactions de l’infrastructure avec le paysage marin, les milieux et les organismes vivants, par des approches scientifiques rigoureuses et opposables.
Cette ambition est alignée avec différentes actions de la Stratégie nationale biodiversité 2030, visant notamment à :
- réduire les pressions qui s’exercent sur la biodiversité ;
- développer et valoriser la connaissance des données et enjeux biodiversité.
Dès 2011, RTE s’associe à l’IFREMER pour rassembler des connaissances sur les impacts des câbles électriques sous-marins. La synthèse mise à jour en 2019 passe en revue les différents types de perturbations que peut engendrer un projet de câble sous-marin, en distinguant :
- les effets (ce qui relève des changements des paramètres physico-chimiques du milieu) ;
- et les impacts (ce qui relève des changements de la biodiversité et des fonctionnalités).
Depuis 2018, RTE siège aussi au comité de pilotage du Comité d’expertise pour les enjeux environnementaux des énergies marines renouvelables (COME3T). Coordonné par France Énergies Marines (FEM), institut pour la transition énergétique dédié à la recherche et au développement des énergies marines renouvelables en France, ce comité vise à apporter des réponses scientifiques et des recommandations pour développer les énergies marines renouvelables dans le respect des écosystèmes.
Après 10 ans de collaboration au travers d’une quinzaine de projets de recherche et développement menés avec RTE, nous avons pu faire avancer les connaissances sur les interactions entre la biodiversité marine et les raccordements des parcs éoliens en mer sur plusieurs volets. Ces connaissances permettent de trouver des solutions pour limiter les impacts des parcs sur les écosystèmes environnants et faciliter leur intégration grâce à la prise en compte du cumul d’impacts. Nous sommes fiers d’œuvrer au quotidien avec une équipe qui partage les mêmes objectifs que notre institut, pour aujourd’hui et pour demain.
Au total, RTE est (ou a été) impliqué dans une vingtaine de projets scientifiques, qui ont tous donné lieu à des publications scientifiques ou résultats présentés lors de conférences.

Les thématiques de recherche prioritaires
Ces projets ont ouvert la voie à plusieurs thématiques de recherche ces dernières années :
- Les émissions de champs électromagnétiques (CEM) générés par les câbles en exploitation
RTE a pris part, a développé et financé plusieurs projets de recherche à ce sujet (notamment OASICE, SPECIES, CEM FISH, CEMARB), qui pour le moment n’ont pas montré d’impacts significatifs sur les espèces et aux stades de vie étudiés. Les actions de la R&D de RTE sur cette thématique se poursuivent pour compléter les études existantes et améliorer les connaissances.
- Les effets potentiels de hausses de température aux abords des câbles en exploitation
Les conclusions du projet SPECIES, notamment, font apparaître que l’échauffement d’un câble non ensouillé est très efficacement dissipé par la masse d’eau mais que l’échauffement dans le sédiment nécessitait d’être investigué. Ce sujet a récemment été traité au sein du projet MODULLES.
- Les effets de la perturbation des habitats associés aux travaux et à l’exploitation des réseaux en mer
Les effets sur les habitats benthiques (associés aux fonds marins) sont globalement bien connus à ce jour. Il existe cependant des lacunes pour d’autres compartiments. RTE a participé à divers projets s’intéressant aux poissons et la mégafaune marine (FISHOWF/FISHOWF+ et DRACCAR-MMERMAID), de façon à mieux connaître les impacts potentiels sur leur habitat, notamment en phase d’exploitation des ouvrages.
- Le changement d’habitat dû aux infrastructures électriques en mer, tels que les postes en mer et la protection des câbles par enrochement
Ces nouveaux supports offrent de nouvelles conditions d’habitats pour une multitude d’espèces, que l’on appelle l’effet récif. C’est une opportunité pour la biodiversité marine telle que documentée dans le projet SPECIES notamment et étudiée dans le projet en cours LIGNES DE VIE MARINE. C’est aussi un risque pour le relais et la dispersion d’espèces exotiques envahissantes comme le notent les experts du COME3T. Il s’agit d’un axe de travail prioritaire pour la R&D de RTE à l’avenir.
- Les risques de rejets de contaminants
RTE a pris part au projet ECOCAP qui a étudié les effets et impacts des protections cathodiques sur le milieu marin, dispositifs employés au niveau de la structure des postes électriques en mer pour les protéger de la corrosion.
Les sujets restant à étudier sont très nombreux. Ceci est d’autant plus vrai que des évolutions technologiques peuvent présenter de nouveaux types d’impacts. C’est pourquoi RTE poursuit sur la durée son engagement en faveur de la recherche pour améliorer les connaissances et développer des solutions plus respectueuses de l’environnement.
6 exemples de projets de recherche accompagnés par RTE
1. Projet OASICE : surveiller la qualité de l’eau grâce aux coquilles Saint-Jacques

- En cours depuis 2017
- En partenariat avec TBM Environnement
Le projet OASICE suit la coquille Saint-Jacques, véritable sentinelle écologique, pour évaluer l’impact des travaux en mer sur son comportement et sa croissance.
2. FISHOWF : déterminer la fréquentation et le comportement des poissons près des parcs éoliens

- Projet mené entre 2022 et 2024
- Projet par France Énergies Marines
Le projet FISHOWF a identifié trois méthodes différentes pour suivre les évolutions des peuplements de poissons près des parcs éoliens. Il a aussi apporté des connaissances sur leur comportement autour et au-delà des parcs éoliens en mer.
Vidéo « Comprendre l’impact des parcs éoliens en mer sur la biodiversité marine sur Youtube »
3. SPECIES : comprendre l’effet des câbles électriques sur le fond marin

- Projet mené de 2017 à 2020
- Coordonné par France Énergies Marines
SPECIES analyse les effets des câbles électriques sous-marins, dont l’effet récif et l’effet des champs électromagnétiques. Il conclut à l’absence d’impact négatif significatif. Les recherches doivent se poursuivre sur le seuil de sensibilité aux champs magnétiques et sur le cumul des impacts.
4. ECOCAP : étudier les rejets possibles de contaminants

- Projet mené de 2021 à 2024
- Coordonné par France Énergies Marines
Le projet ECOCAP étudie l’impact des protections anticorrosion utilisées en mer, qui libèrent des substances chimiques dans l’eau. Objectif : aider à limiter les risques environnementaux et guider l’utilisation de ces protections dans les projets d’énergies marines.
5. CEMARB : évaluer les effets des champs électromagnétiques sur les roussettes (en cours)

- Projet en cours depuis 2023
- En partenariat avec Ecocéan et le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)
CEMARB analyse les effets des champs électromagnétiques sur le vivant en mer, spécifiquement sur les élasmobranches, une sous-classe de poissons cartilagineux qui regroupe les requins et les raies.
6. FISHOWF + : analyser l’impact des parcs éoliens sur les poissons (en cours)

- Projet en cours depuis 2024
- Piloté par France Énergies Marines
Ce projet s’inscrit dans la continuité du projet FISHOWF. En effet, FISHOWF + vise à mettre en œuvre la technologie développée dans FISHOWF dans plusieurs parcs éoliens en mer (posés et flottants) répartis sur trois façades maritimes françaises pour répondre à plusieurs questions clés liées à la fréquentation et au comportement des poissons dans et entre les zones de développement de parcs.
Des recherches… et des solutions pour la biodiversité
Certains projets de recherche appliquée donnent lieu à la création des solutions innovantes pour protéger la biodiversité marine.
1. LIGNE DE VIE MARINE

- Projet en cours depuis 2019
- Initié en collaboration avec le Ceebios, ayant fait l’objet d’un premier démonstrateur avec Seaboost
Ce projet vise à développer des solutions inspirées du vivant (telles que des herbiers, peuplements d’algues géantes ou « kelps ») permettant de protéger les liaisons contre l’érosion tout en favorisant la biodiversité.
2. SEARÉNITÉ

- Démarrage du projet prévu en 2025
- Piloté par Greenov
Ce projet vise à développer des solutions pour réduire le bruit des travaux d’installation de postes électriques en mer.
Préserver la biodiversité marine est une responsabilité partagée. Grâce à sa démarche de recherche et de concertation, RTE entend contribuer activement à une transition énergétique respectueuse des écosystèmes marins.