Face à l’ampleur et à l’imbrication des défis environnementaux, RTE a initié une démarche ambitieuse et globale d’éco-conception. Son objectif : diffuser dans l’entreprise la culture et les outils de l’éco-conception pour qu’il devienne naturel de prendre en compte l’impact environnemental dans chaque décision, au même titre que les critères techniques et économiques.
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L’éco-conception se caractérise par une vision globale du cycle de vie d’un projet. Elle commence par un dimensionnement au plus juste du besoin. Et elle prend en compte toutes les étapes de la vie des produits, depuis l’extraction des matières premières jusqu’au traitement en fin de vie, en passant par la fabrication, le transport, la logistique et l’utilisation.

Anne-Sophie Desaleux
Pilote de la démarche éco-conception

Cette approche globale permet aussi de réduire l’empreinte simultanément sur plusieurs impacts. Pour chaque solution étudiée, nous devons être attentifs à l’intensité énergétique, aux émissions de gaz à effet de serre, mais également à la sobriété en ressources, aux effets sur la biodiversité, ou encore à la valorisation des déchets.

[VIDÉO] - L'écoconception à RTE (03:03)

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Paysage avec ouvrage RTE
Interview of Anne-Sophie Desaleux, Eco-design pilot at RTE
Lire la transcription textuelle de l'illustration : Masquer la transcription textuelle de l'illustration : L'écoconception à RTE (03:03)

[Cette vidéo présente l'engagement de RTE en éco-conception pour réduire son impact environnemental. L’objectif : limiter les effets sur le climat, la biodiversité et la consommation de matières premières, avec des actions concrètes comme le poste Subzéro et l’évaluation des impacts dans le développement du réseau.]

[Émissions de gaz à effet de serre, consommation de matériaux, atteinte à la biodiversité... Comment gérer notre impact environnemental ? Chez RTE, l'éco-conception se préoccupe des problématiques environnementales sur toutes les étapes d'un projet]

Anne-Sophie Desaleux, Pilote de la démarche Éco-conception à RTE : Je m'appelle Anne-Sophie Desaleux, je pilote la démarche d'éco-conception de RTE, une démarche qui vise à diffuser dans toute l'entreprise la culture et les outils de l'éco-conception.

L'éco-conception, c'est bien se préoccuper de tous les impacts environnementaux sur toutes les phases du cycle de vie. Donc de l'extraction des matières premières jusqu'à la fin de vie, on conçoit du réseau, on spécifie des équipements, on écrit des politiques de développement, d'exploitation, de maintenance. On éclaire la puissance publique aussi et tout ça, ce sont des leviers très très importants pour réduire notre empreinte.

Les trois impacts prioritairement visés par RTE sont le climat, la biodiversité et la consommation de matières premières. Les deux premiers parce que ce sont deux impacts absolument essentiels pour notre avenir demain en tant qu'être humain. Et de surcroît, RTE est acteur dans ces deux domaines, à la fois comme acteur de la transition énergétique et par les kilomètres de réseau, il y a donc un lien fort avec la biodiversité.

Le troisième axe, la consommation de matières premières, il est nécessaire de s'en occuper parce que demain, il y aura une compétition sur ces matières premières. Et si on ne se préoccupe pas d'être sobre sur ces domaines-là, on ne réussira pas nos ambitions en termes de transition énergétique, on ne réduira pas notre impact climatique.

J'ai trois exemples pour illustrer, trois exemples concrets parmi beaucoup d'autres. D'abord, une étude que nous avons réalisée dans le cadre de la nouvelle politique de fin de vie des liaisons souterraines. À côté des études classiques, techniques, juridiques, économiques, nous avons réalisé une évaluation environnementale.

Les résultats de l'étude montrent qu'en fonction des types de câbles, on aura des solutions différentes pour réduire les impacts, donc du laissé en terre ou de la dépose partielle.

Un deuxième exemple : Subzéro, c'est notre futur poste compact qui remplacera les postes à SF6 actuels, avec bien sûr une empreinte environnementale beaucoup plus faible, c'est l'objectif. On a réussi à embarquer nos fournisseurs sur ce thème, malgré des exigences importantes. Et pour fixer ces exigences, pour qu'elles soient justes et qu'on arrive vraiment à embarquer tout le monde, on a utilisé le prix interne du carbone, un nouvel outil à RTE.

Troisième et dernier exemple relatif au schéma décennal de développement de réseau (SDDR), qui est donc un document clé que RTE rédige pour établir la liste des adaptations nécessaires pour le réseau de demain. Ce document, pour la première fois cette année, sera accompagné d'un chapitre entier sur les impacts environnementaux relatifs au CO2, à la biodiversité, à la consommation de matières premières. Et cet éclairage, vous verrez, conforte l'intérêt du réseau dans la transition énergétique.

L'éco-conception, c'est vraiment un facteur de réduction des coûts, dans la plupart des cas, et également un facteur d'innovation technique.

En fait, avoir une vision globale de nos impacts environnementaux et les utiliser dans nos décisions, c'est ça l'éco-conception RTE.

Masquer la transcription textuelle de la vidéo :

Pour RTE, la première étape consiste à déployer un processus de management de l’éco-conception afin de transformer en profondeur les pratiques. Un vaste travail de sensibilisation, de formation, de responsabilisation et d’évolution du cadre de prise en compte de l’environnement a ainsi été entrepris. Ce déploiement s’appuie sur des expérimentations grandeur nature qui permettent de préparer la suite. La seconde étape consistera en la mise à disposition d’outils et de référentiels dans les équipes, pour démultiplier les expériences réussies.


La démarche compte déjà des succès en terme d’empreinte : RTE intègre aujourd’hui un prix interne du carbone dans ses choix de développement de réseau. Cela permet de renforcer le critère carbone dans les décisions afin de diminuer l’impact du système électrique sur le changement climatique. Autre exemple : une étude d’analyse de cycle de vie (ACV) a été utilisée pour une politique de retrait des liaisons souterraines, qui a opté de fait pour la solution ayant le moins de conséquences sur l’environnement. Ou encore : les fournisseurs du marché des bâtiments de postes électriques ont été incités à progresser dans la diminution de leur empreinte par des exigences et des critères de mieux-disance qui ont été élaborés suite à une analyse d’éléments adoptant une approche cycle de vie. Il valorise notamment le béton bas carbone. D’autres marchés sont menés en coûts de cycle de vie, c’est-à-dire par exemple intègre le prix des pertes électriques.

Un exemple d'éco-chantier

Situé à proximité d’Annemasse (74) non loin de la frontière Suisse, le nouveau poste 225 000 / 63 000 volts de Juvigny va appuyer la forte croissance économique de la zone en développant le réseau électrique. Juvigny, c’est aussi un éco-chantier inédit avec différentes mesures pour préserver la biodiversité tout au long des travaux.
En plus des 49 engagements environnementaux transmis à tous les prestataires, Juvigny est un éco-chantier, situé dans un bois classé de la commune de Juvigny.


Un éco-chantier, c’est quoi ? Il s’agit d’un chantier exemplaire en matière de gestion des ressources et de protection de l’environnement. Juvigny en est un exemple concret. Lors du déboisage et du dessouchage, les souches d’arbres ont été broyées sur place et utilisées comme « paillage » sur les espaces verts de la ville ou comme base de décoration pour des artistes locaux. Quant au bois, celui-ci a été valorisé en scierie ou en bois de chauffage en fonction de sa qualité. « Les déchets végétaux et les terres sont valorisés au maximum sur le chantier et à proximité, on limite ainsi l’empreinte carbone », affirme Carole Gachon, apprentie ingénieure sur ce projet. RTE s’est engagé à respecter un taux de valorisation de 75 % pour ses déchets au niveau national. Pour le service DI (Développement Ingénierie) à Lyon, le taux est actuellement de 69 %.


Nos engagements vis-à-vis de l’environnement ne s’arrêtent pas là et vont au-delà de la gestion des déchets. Avec la LPO, l’ONF et d’autres organismes, RTE va replanter des arbres et construire des mares pour accueillir des amphibiens, dont le sonneur à ventre jaune (un petit crapaud mesurant en moyenne 4 à 5 cm à l’âge adulte). L’ensemble de ces actions vise à préserver la biodiversité sur le site.

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