D’ici à 2035, des parcs éoliens au large des côtes françaises d’une puissance cumulée de près de 10 GW doivent être raccordées au réseau électrique terrestre. Cela va nécessiter la création d’un vaste réseau électrique sous-marin. En amont, une priorité : éviter l’impact sur la faune et la flore marines de ces infrastructures.
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[VIDÉO] Pourquoi construit-on des parcs éoliens en mer ? (1:39)

Pour mieux comprendre les raisons derrière le développement des parcs éoliens en mer, découvrez cette vidéo :

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Pourquoi construit-on des parcs éoliens en mer ?
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[Cette vidéo réalisée pour RTE explique pourquoi un réseau en mer est essentiel pour connecter les parcs éoliens, renforcer la solidarité énergétique européenne et atteindre la neutralité carbone.]

Dis pourquoi, on construit un réseau en mer ?

Pour continuer d’assurer l’approvisionnement en électricité de la France et de l’Europe et atteindre les objectifs de neutralité carbone, le développement des énergies renouvelables s’avère indispensable dont une pourrait monter en puissance dans les prochaines années : l’éolien en mer.

Avec 5 400 km de côtes en métropole, la France dispose d’un gisement d’énergie encore inexploité qui pourrait représenter jusqu’à 30 % de la production d’électricité en Europe en 2050.

Pas mal !

Indispensable pour assurer son propre approvisionnement, le réseau en mer de la France l’est aussi pour celui de ses voisins européens qui peuvent importer sa production quand la leur n’est pas suffisante.

Une solidarité énergétique qui permet également de répondre aux objectifs européens d’atteindre la neutralité carbone du continent en 2050.

Et pour limiter les effets de ses activités en mer sur l’environnement marin, RTE promeut une planification de long terme de l’éolien en mer par l’État qui lui permettrait d’optimiser son réseau, et par exemple, de connecter plusieurs parcs à une même plateforme (qu’on appelle aussi un « hub ») sur laquelle pourront aussi être installés des équipements scientifiques pour accompagner l’acquisition de connaissances environnementales en mer aux côtés de l’État et des autres parties prenantes.

D’ici 2035, RTE aura investi environ 8 milliards d’euros pour financer le raccordement des 10 premiers gigawatts en mer.

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Câbles sous-marins : comment évaluer leur impact ?

Pour mieux cerner ces impacts, deux types de sources sont disponibles : des études réalisées en laboratoires et les observations menées autour de liaisons sous-marines et de parcs éoliens existants en Belgique et en Scandinavie. L'IFREMER, dans une synthèse bibliographique financée par RTE en 2011, mise à jour en 2019, a épluché toutes ces recherches internationales.

Bruit, température de l’eau, turbidité, « effet récifs », champs électromagnétiques... l’influence des travaux puis du passage du câble électrique au fond de l’eau a été étudiée sous tous les angles. Bilan : impacts « faibles » pour tous ces facteurs, sauf pour les champs électromagnétiques et l’« effet récif », susceptibles d’avoir un impact « moyen », selon ces études mais avec un degré d’incertitude élevé. 

Des mesures des champs électromagnétiques autour de l’interconnexion IFA 2000 entre la France et la Grande-Bretagne sont venues apporter de nouveaux éléments (étude SPECIES). 

A 10 mètres du câble, le champ magnétique est de quelques centaines de nanoTesla ; à 1 mètre, il est de 10 à 50 microTesla, inférieur donc aux 50 microTesla du champ magnétique terrestre. Cette même étude s’est intéressée à l’effet de ces champs magnétiques sur de très jeunes homards nichés dans des trous de rochers, une espèce particulièrement sédentaire, donc exposée. Le rapport final a conclu qu’« aucun impact négatif drastique des câbles électriques sous-marins n’a été mis en évidence » sur les fonds marins. 

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Le homard, objet de l'étude SPECIES sur l'interaction des espèces marines avec les câbles électriques.

Raccordement des éoliennes en mer : un effet protecteur pour la biodiversité ?

L’« effet récif », qui consiste à voir des espèces se regrouper autour de certains matériels, fait également l’objet de nombreuses recherches. 

L’étude de France Énergies Marines dans le cadre du projet SPECIES sur le câble électrique sous-marin de Paimpol-Bréhat qui est recouvert de matelas de béton a montré qu’ils peuvent offrir un habitat propice aux grands crustacés et aux poissons. Ce sont ainsi des écosystèmes qui se recréent au niveau des câbles et installations électriques. C’est un résultat en ligne avec les études autour des récifs artificiels même si les experts considèrent que les connaissances sur l’effet récif sont encore insuffisantes pour appréhender de façon robuste l’évolution de la structure et du fonctionnement de l’écosystème.

À noter : les éoliennes, tout comme certaines épaves en mer, en limitant le passage des pêcheurs, peuvent même aboutir à un léger « effet réserve », pour les communautés benthiques qui s’y trouvent protégées du remaniement sédimentaire et de l’abrasion. Cela a été notamment constaté dans le corridor des câbles électriques sous-marins entre Jersey et le Cotentin (projet SPECIES). Des inventaires biologiques ont été réalisés dans trois lieux différents : l’un au niveau du câble en fonctionnement (produisant potentiellement des CEM), un autre au niveau d’un câble hors tension depuis plusieurs années, tous deux posés sur le fond meuble marin, et le dernier sur la roche naturelle côtière. Les résultats montrent que la diversité benthique est semblable sur toutes les stations d’étude. Les câbles électriques en fonctionnement de 90 MW arborent une diversité d’espèces benthiques similaires à un milieu rocheux naturel.

Éoliennes en mer et biodiversité en 3 questions 

Dispose-t-on d’un recul suffisant pour cerner en conditions réelles l’impact des éoliennes en mer et des câbles sous-marins sur la biodiversité ?

Certains pays, notamment en Europe du Nord, ont installé des parcs éoliens en mer depuis des années, ce qui permet d’observer certains phénomènes avec un recul significatif. La Belgique dispose notamment d’un retour d’expérience de 10 ans sur l’« effet récif ». Il est néanmoins nécessaire de continuer d’étudier l’évolution de la faune et de la flore sous-marine à long terme.

Quelles sont les principales conclusions de ces études ?

Les impacts de la plupart des effets (bruit, température, remaniement sédimentaire...) sur l’environnement sont faibles. Certains, comme le bruit, se manifestent uniquement pendant les travaux. Des études complémentaires portant sur les champs électromagnétiques et l’ « effet récif » concluent à ce jour à un impact faible, mais nécessitent des efforts de recherche supplémentaire. 

Quelles précautions prend RTE pour encore minimiser ces impacts ?

Limiter au maximum l’impact sur le milieu marin est une priorité pour RTE, dans la phase de travaux comme lors de l’exploitation. En amont, RTE s’efforce par exemple d’optimiser le tracé du câble afin d’éviter les zones sensibles comme les herbiers ou les bancs de Maërl. 

[VIDÉO] Dis pourquoi - Pourquoi construit-on des parcs éoliens flottants ? (01:27)

Pour aller plus loin, découvrez comment les parcs éoliens flottants permettent de répondre aux défis posés par la transition énergétique :

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Pourquoi construit-on des parcs éoliens flottants ?
Lire la transcription textuelle de la vidéo : Masquer la transcription textuelle de la vidéo : Pourquoi construit-on des parcs éoliens flottants ? (1:27)

[Cette vidéo réalisée pour RTE montre comment les parcs éoliens flottants, implantés en haute mer, captent des vents puissants et jouent un rôle clé dans la transition énergétique.]

Dis pourquoi on construit des parcs éoliens flottants ?

Alors que l’éolien en mer, posé comme flottant, pourrait représenter jusqu’à 30 % de la production d’électricité en Europe en 2050.

La France avec ses 5 400 km de côtes en métropole dispose d’un gisement d’énergie encore inexploité :

  1. Grâce à ses turbines pouvant être installées dans de grandes profondeurs et loin des côtes
  2. Sa capacité à capter ainsi des vents plus puissants et plus constants
  3. L’activité économique locale attendue pour le produire et assembler ses installations
  4. Et une emprise au fond marin limitée à des lignes d’ancrage

L’éolien en mer flottant pourrait monter en puissance en France dans les prochaines années.

Et ça tombe plutôt bien car, pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la France va devoir produire 35 % d’électricité décarbonées en plus.

Plusieurs projets sont d’ores et déjà en cours au large des côtes atlantiques et méditerranéennes.

Pour accompagner leur développement, RTE, qui assurera les raccordements en France, soutient fortement plusieurs programmes de recherche et d’innovation pour lever les derniers verrous technologiques et permettre à l’éolien flottant de jouer tout son rôle au service de transition énergétique en France, comme en Europe.

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