L’histoire du réseau de transport d’électricité
Le réseau de transport d’électricité français s’étend aujourd’hui sur 106 000 km de lignes électriques aériennes et souterraines et compte 280 000 pylônes, 4 200 sites dédiés spécifiquement à la maintenance et 2 800 postes électriques.
Cette infrastructure majeure a accompagné au gré des décennies les grandes évolutions de la société française et des modes de vie : de 1946 à nos jours, en passant par le premier choc pétrolier et la naissance des premières interconnexions avec les autres pays d’Europe.
Le réseau est amené à vivre une nouvelle étape dans son histoire. Il doit évoluer sur les 15 prochaines années pour répondre à 3 grands défis :
- Se renouveler et s’adapter au changement climatique
- Évoluer pour accélérer l’électrification et la décarbonation de l’industrie et raccorder de nouvelles installations de production bas-carbone
- Renforcer sa colonne vertébrale, pour accueillir des flux d’électricité plus importants et répartis différemment sur le territoire
[VIDÉO] L’histoire du réseau de transport d’électricité (2:33)

[Cette vidéo réalisée par BRUT retrace l'histoire du réseau de transport d'électricité en France, depuis sa nationalisation après la Seconde Guerre mondiale jusqu'aux défis actuels]
Ça, c’est une affiche de la campagne présidentielle de François Mitterrand de 1965 face à De Gaulle. Et est-ce que vous remarquez un détail sur cette image ? Il n’y paraît peut-être rien, mais ce pylône électrique a toute son importance, notamment pour la course à la présidence, parce qu’à l’époque le réseau de transport d’électricité est tout un symbole, un argument fort de modernité, de progrès et d’avenir.
Et pour cause, l’histoire du réseau, c’est aussi l’histoire du bouleversement de notre société et de nos modes de vie qui évoluent.
Revenons en 1946 : la France sort de la Seconde Guerre mondiale, le pays est dévasté. On décide alors de nationaliser l’électricité pour reconstruire le pays, faire entrer la France dans la modernité et garantir l’accès à l’électricité pour tous.
Dans les années 1950-1960, l’électrification transforme tout. C’est une révolution qui vient libérer du temps, améliorer le confort et dynamiser l’économie. Elle accompagne et rend également possible la période de croissance des Trente Glorieuses.
L’année 1973 marque un tournant important.
C’est le premier choc pétrolier, il pousse la France à investir dans le nucléaire pour devenir plus souveraine. C’est l’époque où la France se dit qu’elle n’a pas de pétrole mais qu’elle a des idées.
On construit 58 réacteurs entre les années 70 et 90 et un réseau à très haute tension pour transporter cette importante production d’énergie sur tout le territoire.
Résultat : la consommation électrique augmente.
Les premières grandes interconnexions avec les autres pays européens voient le jour dans les années 80-90. L’énergie avait déjà joué un rôle clé dans l’unité du continent après la guerre.
Dans les années 1990-2000, tout s’accélère avec Internet, les téléphones mobiles et les ordinateurs portables.
Aujourd’hui, la France doit entrer dans une nouvelle phase d’électrification pour se décarboner et lutter contre le changement climatique. Parce que consommer de l’électricité, c’est réduire notre dépendance au gaz naturel et au pétrole, qui sont des énergies fossiles et représentent aujourd’hui encore 60 % de l’énergie consommée en France, et ainsi réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
RTE, le réseau de transport d’électricité, va devoir accompagner cette transformation : Il devra répondre à une demande en hausse et accueillir des sources d’énergies décarbonées comme l’éolien, offshore* notamment, le solaire ou le nucléaire de nouvelle génération.
Dans le même temps, le réseau construit il y a plusieurs décennies vieillit, plus de 20 % des lignes aériennes ont plus de 70 ans et subira encore davantage les conséquences du changement climatique d’ici 2040 face aux canicules et aux inondations.
Il va donc devoir se transformer avec trois grands défis.
D’abord, un programme important de raccordements pour permettre aux projets d’électrification de voir le jour et aux industries d’abandonner l’usage des énergies fossiles en faveur de l’électricité
Ensuite, le renforcement de grandes lignes électriques. Ce sera la troisième grande phase de développement du réseau à très haute tension. Enfin, le renouvellement et la protection des infrastructures pour le préserver et lui permettre de résister à un climat qui se dégrade.
Comme on peut le voir, toutes ces transformations représentent un projet ambitieux, mais crucial pour le pays, qui fera d’ailleurs l’objet d’un débat public en 2025.