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Quel impact va avoir le changement climatique sur le système électrique français ?

Climat
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Grâce à des partenariats avec des climatologues, RTE explore et analyse les conséquences du changement climatique sous plusieurs angles.

Il peaufine des projections sur l’évolution de l’offre et de la demande à destination des acteurs du système électrique tout en préparant activement ses infrastructures à faire face aux canicules, inondations, tempêtes, sécheresses... Des phénomènes climatiques qui pourraient devenir plus fréquents en France.
Paragraphes

Les changements à prévoir

Le changement climatique en marche se caractérise par une variabilité plus forte.

Sur tous les paramètres. Au programme : des hivers moins froids en moyenne, mais des épisodes de froid intenses encore possibles ; des étés certes plus chauds, générant des tensions sur les ressources en eau mais également des phénomènes de pluie violentes, d’inondations qui pourraient survenir plus souvent. Un climat plus chaud avec des épisodes intenses plus nombreux, s’accordent à prévoir les climatologues.

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impact changement climatique sur le système électrique français - Incendie

Ces changements vont avoir des conséquences sur la courbe de la consommation électrique (avec potentiellement des pics de consommation en été en raison des besoins plus importants en froid et en climatisation).

Du côté des modes de production, le stress hydrique pourra avoir des répercussions sur la production d’électricité hydraulique et nucléaire en bord de rivière (en raison des réglementations sur le débit et la température des cours d’eau utilisés pour le refroidissement des centrales). Les exigences de décarbonation et la croissance de la consommation ont conduit à un développement accéléré des énergies renouvelables, par nature variables dans le temps et dans l’espace. Le changement climatique ne devrait cependant pas affecter trop fortement la production photovoltaïque et éolienne, même s’il y a des incertitudes.

Des scénarios pour le système de demain

RTE scrute et interroge ces évolutions en marche à plus d’un titre. En premier lieu, chargé de veiller à la sécurité d’approvisionnement électrique des Français, RTE élabore des scénarios pour dessiner le système électrique de demain en fonction de différents paramètres, dont des paramètres climatiques.

Le rapport Futurs Énergétiques 2050, publié par RTE en octobre 2021, est la première étude prospective à grande échelle qui intègre les changements climatiques.

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Laurent Dubus
Laurent Dubus
Expert climat du Pôle Climat, Équilibre offre/demande (EOD) et réseau long terme à la Direction de la R&D de RTE

Les principales évolutions à horizon 2050 sont prises en compte dans ce rapport, même s’il reste des incertitudes sur certains aspects, comme l’évolution de la ressource en eau.

Les travaux actuels visent à améliorer ces projections, notamment en mettant à jour les bases climatiques suite aux dernières publications du GIEC.

Ensuite, RTE étudie la façon dont l’exploitation du réseau de transport devra évoluer pour s’adapter aux nouveaux mix de production et aux nouveaux usages. Au menu : évolution de la consommation, gestion d’une plus forte variabilité de la production modification en nombre et/ou en intensité des extrêmes...

Résister aux inondations et à la chaleur

Enfin, RTE adapte ses infrastructures pour qu’elles puissent résister à ces changements. Canicule, tempête, orage, neige, foudroiement, inondations ... le réseau de transport devra continuer à tenir bon. RTE passe chaque risque au crible.

Face aux tempêtes, le réseau français est considéré comme résilient grâce à un plan de « sécurisation mécanique » déployé pendant 15 ans, de 2001 à 2016, ayant nécessité 2,5 milliards d’euros (en 2017) d’investissements. Aujourd’hui, RTE travaille sur les deux autres principaux risques : la canicule et les inondations. La chaleur a en effet pour conséquence de dilater les liaisons électriques aériennes. Traditionnellement, la baisse des capacités de transit nécessaire l’été suffit à y faire face. Mais qu’en sera-t-il avec le réchauffement climatique ?

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Catherine Lelong
Catherine Lelong
Référente Climat chez RTE

Nous renouvelons nos lignes pour qu’elles offrent une meilleure tenue face aux hausses de températures.

Dans le cadre de son plan Résilience, lancé en 2019, RTE travaille également sur le risque inondation, en croisant les prévisions de la Caisse centrale de réassurance sur les différents phénomènes possibles (débordements, ruissellements, submersion marine ...) avec la carte des infrastructures du réseau. « Nous étudions l’exposition de nos ouvrages à ces événements selon plusieurs scénarios climatiques. Nous déciderons ensuite les travaux à réaliser », précise l’experte. « L’objectif est de combiner au maximum les travaux liés à la vétusté avec la mise en résilience », ajoute-t-elle.

Des données passées au crible de l’IA

Pour disposer des simulations et des projections les plus précises possibles, RTE s’appuie sur des partenariats avec Météo France et l’Institut Pierre Simon Laplace, institut de recherche universitaire spécialiste du climat.

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Laurent Dubus
Laurent Dubus
Expert climat du Pôle Climat, Équilibre offre/demande (EOD) et réseau long terme à la Direction de la R&D de RTE

Nous sommes en train de faire évoluer nos bases climatiques, afin de disposer de plusieurs modèles, parmi les plus récents. Nous avons besoin de données extrêmement complètes, comme des projections heure par heure.

Des outils d’intelligence artificielle viennent en renfort. « Nous commençons à utiliser l’IA pour étudier les événements extrêmes à forts impacts afin de les caractériser. Par exemple que se passe-t-il en cas de vent faible et de températures froides en hiver ? », commente-t-il. Enfin, RTE travaille à une convergence des approches climatiques européennes. « Disposer d’une base commune européenne sera nécessaire pour harmoniser les études sur le Continent », souligne Laurent Dubus. Un sujet d’avenir.