L’État s’est engagé à atteindre la neutralité carbone en 2050. Cela implique notamment d’abandonner les carburants fossiles, donc les véhicules thermiques « classiques ». Et c’est là le défi : près de 38 millions de voitures diesel et essence étaient encore en circulation au 1er janvier 2021. Peut-on les remplacer toutes, à temps, par des modèles électriques ? Et cela suffira-il ? Réponse en datas clés.
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Zéro voiture thermique en 2050 : sommes-nous sur la bonne trajectoire ?

Au 1er janvier 2021, sur les 38,3 millions de voitures en circulation en France :

  • 98,54 % roulaient à l’essence ou au diesel
  • 1,05 % seulement étaient des véhicules électriques ou hybrides rechargeables
  • 0,41 % avaient des motorisations alternatives (gaz naturel, GPL, etc.)

On est loin des 95 % de véhicules électriques attendus dans tous les scénarios de RTE pour 2050 !

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Graphique de l'évolution du parc automobile entre 2021 et 2050 (objectifs) (transcription ci-après)

Il y a cependant deux raisons d’être optimistes : la part des véhicules électriques (VE) et des véhicules hybrides rechargeables (VHR) dans les ventes de véhicules est passée de 3 % en 2019 à plus de 18 % en 2021. Les véhicules thermiques seront interdits à la vente à partir de 2040.

Cela permet à RTE d’envisager entre 7 et 13 millions de VE et VHR en circulation dès 2030, selon les scénarios (dont 2/3 environ de VE) et près de 36 millions en 2050 (presque exclusivement des VE).

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Graphique de l'évolution du parc automobile électrique entre 2021 et 2050 (objectifs) (transcription ci-après)

[VIDÉO] Vrai ou Faux ? Le secteur des transports est-il réellement celui qui émet le plus de gaz à effet de serre ? (01:02)

Pour aller plus loin dans la compréhension des impacts environnementaux, voici une vidéo qui explore l'impact du secteur des transports, en lien avec les émissions de gaz à effet de serre, et comment ces émissions interagissent avec le système énergétique.

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Le secteur des transports est-il réellement celui qui émet le plus de gaz à effet de serre ?
Lire la transcription textuelle de la vidéo : Masquer la transcription textuelle de la vidéo : Le secteur des transports est-il réellement celui qui émet le plus de gaz à effet de serre ? (1:02)

[Cette vidéo d’animation réalisée pour RTE répond à la question suivante : Le secteur des transports est-il réellement celui qui émet le plus de gaz à effet de serre ?]

Question : Vrai ou faux : Le secteur des transports est celui qui émet le plus de gaz à effet de serre ?

C’est vrai ! Aujourd’hui les secteurs d’activités les plus émetteurs sont : les transports (30 %), le bâtiment (19 %), l’agriculture (19 %), l’industrie (17 %).

Cependant le secteur des Transports s’est promis d’atteindre 0 % d’émission d’ici 2050 grâce au remplacement de tous les véhicules légers au pétrole par des véhicules électriques ce qui permet, au passage, de gagner en performance énergétique !

Pour le transport aérien, maritime, ou pour les poids lourds, l’utilisation de biocarburant et la conversion à d’autres technologies bas-carbone (hydrogène notamment) seront privilégiées.

Enfin, la maîtrise de la demande des transports reposera sur : le recours au covoiturage, les transports en commun, le vélo, la mise en place de circuits courts, etc.

Masquer la transcription textuelle de la vidéo : Le secteur des transports est-il réellement celui qui émet le plus de gaz à effet de serre ? (1:02)

Pourquoi la voiture électrique ?

1 / Atouts environnementaux

La voiture électrique n'émet pas de CO2 par kilomètre parcouru contre 160 gCO2eq/km en moyenne pour les voitures diesel ou essence.

Empreinte carbone d’un véhicule électrique, sur l’ensemble de son cycle de vie = 2 à 2,5 x moindre que celle d’un véhicule thermique.

2 / Atouts économiques pour le consommateur

Le coût annuel d'un plein électrique est inférieur à 300 € par an contre 1 200 € / an pour un plein d'une voiture à essence.

En outre, son rendement énergétique est bien supérieur : 90 % pour un moteur électrique, contre 25-35 % pour un moteur thermique.

3 / Une technologie mature, permettant un déploiement immédiat

Près de 54 000 points de recharge sont ouverts au public en France au 1er janvier 2022.

D’ici 2023, les 415 aires de services des autoroutes devraient être équipées en stations de recharge rapide, ce qui représente une possibilité de faire le plein électrique tous les 50 km environ sur autoroute.

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Carte de points de recharge ouverts au public en France (transcription ci-après)

4 / Des perspectives en termes de flexibilité pour le réseau électrique

Une partie de l’énergie des batteries des véhicules électriques à l’arrêt pourrait être restituée au réseau, pour alimenter d’autres usages pendant les pointes de consommation électrique. 

C’est ce qu’on appelle le vehicle-to-grid (V2G).

2 % du parc de VE participant au vehicle-to-grid en 2050 permettraient d’injecter sur le réseau une puissance de l’ordre de 1,7 GW (soit presque autant que 2 réacteurs nucléaires). 

[VIDÉO] Vrai ou Faux ? Un véhicule électrique émet moins de CO2 qu'un véhicule thermique (1:05)

Cette vidéo vous explique de manière simple comment un véhicule électrique peut réduire les émissions de CO2 par rapport à une voiture thermique, et pourquoi cette option s'avère indispensable pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.

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Un véhicule électrique émet-il moins de CO2 qu'un véhicule thermique ?
Lire la transcription textuelle de la vidéo : Masquer la transcription textuelle de la vidéo : Vrai ou Faux ? Un véhicule électrique émet moins de CO2 qu'un véhicule thermique (1:05)

[Cette vidéo réalisée pour RTE répond à la question : un véhicule électrique émet-il moins de CO₂ qu’un véhicule thermique ?]

Question : Vrai ou faux : mon véhicule électrique émet moins de CO2 qu’un véhicule thermique ?

C’est vrai ! Alors que 500 000 voitures particulières sont électriques sur les 32 millions qui circulent en France, elles pourraient être 15 millions à horizon 2035 !

Une voiture thermique émet plus de CO2 quand elle circule tandis qu’une voiture électrique en émet davantage à sa construction car la production de batteries est aujourd’hui très consommatrice d’énergie et de matière.

En France, un véhicule électrique doit rouler au moins 50 000 km pour que son bilan carbone global devienne meilleur que celui d’une voiture thermique.

Et le véhicule électrique a d’autres avantages particulièrement celui de ne page générer de pollution atmosphérique et d’être silencieux.

Bilan positif pour le climat et notre santé !

Masquer la transcription textuelle de la vidéo : Vrai ou Faux ? Un véhicule électrique émet moins de CO2 qu'un véhicule thermique (1:05)

Quelques points de vigilances néanmoins

Un essor très rapide de la mobilité électrique, comme des autres filières de la transition énergétique, risque de poser des questions :

  • d’approvisionnement en minerais (cobalt, lithium, nickel, cuivre…),
  • d'impact environnemental lié à l’exploitation de plus grands volumes de ces minerais,
  • de dépendance accrue vis-à-vis de pays instables politiquement, pour l’extraction (République démocratique du Congo…),
  • de monopole de la Chine dans le raffinage de certains de ces métaux (Chine…),
  • de tensions d’approvisionnement pour certains minerais aux réserves limitées,
  • d'arrêts dans la production de véhicules électriques, due à des pénuries de métaux, donc augmentation du prix des modèles qui auront réussi à être fabriqués.

Quels leviers face aux enjeux de la mobilité électrique ?

  1. accroître l’efficacité des moteurs
  2. développer des batteries moins gourmandes en métaux
  3. favoriser le pilotage des recharges des véhicules en fonction des pointes de consommation

En attendant, des efforts en termes de maîtrise des consommations électriques sont nécessaires : réduction du nombre de véhicules et de déplacements individuels, recours accru au télétravail…

aussi bien pour limiter les besoins en métaux que pour limiter à 75 TWh les besoins annuels de ce secteur en électricité.

Conclusion

On ne pourra pas atteindre la neutralité carbone en 2050 sans une électrification de la mobilité, mais aussi et avant tout sans efforts pour réduire le nombre de véhicules et de déplacements.

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