La Programmation pluriannuelle de l’Énergie (PPE) définit la stratégie dont le pays se dote en matière de politique énergétique. Défini pour dix ans (et revu à mi-parcours), cet outil de pilotage établit la feuille de route qui doit permettre à la France de sortir des énergies fossiles en fixant les priorités d’actions. Objectif : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
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La PPE joue un rôle fondamental en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Elle établit ainsi des priorités d’action pour réduire les émissions de CO2 et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Elle fixe aussi un cap pour le mix énergétique de demain, afin de renforcer la souveraineté énergétique de la France.

Qu’est-ce que la Programmation pluriannuelle sur l’énergie (PPE) ?

La PPE définit la façon dont notre pays doit produire et consommer de l’énergie dans les années à venir. Elle traduit de manière concrète les ambitions de la politique énergétique française : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, tout en assurant la sécurité d‘approvisionnement et la compétitivité économique.

Créée par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) en 2015, la PPE est établie pour une période de 10 ans. Cette feuille de route est par ailleurs révisée tous les 5 ans.

Ce document stratégique est élaboré par le gouvernement sur la base :

  • d’une démarche de concertation associant toutes les parties prenantes (experts, élus, associations, fédérations…) et d’un grand débat public avec les citoyens ;
  • d’une méthodologie scientifique tenant compte de l’approvisionnement en énergie du pays, des ressources disponibles, des émissions de gaz à effet de serre (GES), mais aussi de l’économie, des besoins, etc.

À noter

La PPE nationale vaut en réalité pour la métropole et ne concerne pas les zones non-interconnectées. Chacun de ces territoires insulaires (Corse, Guyane, Guadeloupe, Martinique, Réunion, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis et Futuna) dispose d’une PPE spécifique, qui tient compte de leurs particularités.

Comment s’articule la PPE avec les autres démarches stratégiques ?

La PPE s’inscrit dans un contexte global ambitieux :

  • l’accord international de Paris sur le climat, qui fixe l’objectif de maintenir l’augmentation de la température moyenne de la planète en dessous de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle ;
  • le pacte vert européen, qui vise à faire de l’Europe le premier continent neutre pour le climat à horizon 2050 ;
  • plusieurs lois - dont la LTECV, la loi énergie climat et la loi climat et résilience - qui fixent l’objectif de neutralité carbone à horizon 2050 et les axes d’adaptation au changement climatique.

Sur le plan opérationnel, elle s’articule par ailleurs avec d’autres démarches. Celles-ci concernent par exemple la mobilité propre, la biomasse, l’emploi et les compétences, la recherche énergétique ou encore les Schémas régionaux traitant du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE et SRADDET).

La coordination entre ces différentes initiatives aux niveaux national et régional est un enjeu majeur.

La loi de programmation sur l’énergie et le climat (LPEC) encadre ainsi la mise en œuvre des trois documents de référence qui constituent la stratégie française pour l’énergie et le climat (SFEC) :

  • la PPE, qui définit la trajectoire permettant aux filières énergétiques d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ;
  • la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), qui donne des objectifs de réduction de l’empreinte carbone jusqu’en 2050 dans tous les secteurs d’activité ;
  • le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), qui propose des actions d’adaptation, sur la base d’une trajectoire de réchauffement de référence.

Quelles priorités la PPE a-t-elle fixées pour le système énergétique français ?

La stratégie énergétique poursuivie par la PPE vise deux objectifs :

  • baisser notre consommation d’énergie (charbon, pétrole et gaz fossile en particulier) ;
  • augmenter massivement la production d’énergie décarbonée sur notre sol.

Pour cela, elle propose quatre leviers :

  • la sobriété énergétique, en adoptant de nouvelles habitudes au quotidien permettant de lutter contre le gaspillage d’énergie ;
  • l’efficacité énergétique, en investissant dans les nouvelles technologies pour consommer moins d’énergie à usage égal ;
  • la relance du nucléaire, en augmentant la production du parc existant et en construisant de nouveaux réacteurs ;
  • l’accélération des énergies renouvelables, en développant leur production en France afin de renforcer notre indépendance énergétique.

À savoir :

  • La PPE 2 (2019-2028) se concentre sur deux priorités : la réduction des énergies fossiles et l’accélération du développement des énergies renouvelables.
  • La préparation de la PPE 3 (2024-2033) a elle débuté en 2021 avec des modélisations techniques et des concertations avec experts, énergéticiens, filières, consommateurs et public. Elle fait encore aujourd’hui l’objet de débats importants.

Quels sont les impacts concrets de la PPE pour le réseau ?

La PPE a un impact direct sur le réseau électrique. Elle permet d’anticiper les investissements nécessaires pour répondre aux orientations définies par l’État. Cela implique pour RTE d’organiser et de planifier le raccordement des nouvelles installations de production d’électricité au réseau, mais aussi l’adaptation du réseau face à la demande croissante en électricité.

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