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Chantier Avelin Gavrelle
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Quelle modernisation du réseau électrique pour accueillir la transition énergétique ?

Transition énergétique
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L’État s’est engagé à atteindre la neutralité carbone en 2050. Cela implique notamment :
de sortir des énergies fossiles, d’accélérer le rythme de développement des énergies renouvelables (EnR), de relancer un programme nucléaire et de mieux maîtriser les consommations électriques, pour limiter la hausse des besoins électriques dans les années à venir, liée à l’électrification des usages (transports, industrie…). En d’autres termes : les sites de production d’électricité ne seront plus répartis au même endroit et n’injecteront pas leur kW de la même façon qu’hier dans le réseau. La consommation d’électricité, elle, va augmenter. Le réseau de transport d’électricité est-il prêt pour cette restructuration des flux électriques ? Comment anticipe-t-il les bouleversements qui l’attendent dans le cadre de la transition énergétique de la France ?
Paragraphes

Transition énergétique et réseau électrique : de quels bouleversements parle-t-on ?
 

1. Une nouvelle répartition géographique des sources de production d’électricité 


Rien que sur les 15 prochaines années, la PPE prévoit :

  • la fermeture de 2 centrales à charbon et de plusieurs réacteurs nucléaires vieillissants, représentant chacun plusieurs centaines de MW, et majoritairement situés dans l’Est de la France
  • la mise en service de l’EPR de Flamanville et de 8 parcs éoliens offshore, représentant chacun plusieurs centaines de MW, et majoritairement situés dans l’Ouest de la France
  • un fort développement des EnR, dispersés en de multiples sites de production, sur toute la France, y compris dans des territoires qui n'étaient jusque récemment pas producteurs d'électricité
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Nouvelle répartition  géographique des sources  de production d’électricité  d’ici 2035

2. Une plus grande variabilité des flux entrants 


Les EnR ne fonctionnent pas 100 % de leur temps et sont dépendantes des conditions météorologiques. Leur gestion demande donc de l’agilité : il faut pouvoir prendre l’électricité là où elle est abondante, pour l’amener là où elle est attendue.

 

3. Un recours accru à l’import-export d’électricité en Europe


Que ce soit pour des raisons économiques (achat d’une électricité moins chère…) ou pour sécuriser l’approvisionnement des Français en électricité (pic de consommation exceptionnel, arrêt soudain d’une centrale…), les fournisseurs d’électricité ont de plus en plus recours au marché européen.

 

4. Une hausse des besoins en électricité


Avec l’électrification de nombreux usages (mobilité, chauffage…), 
les besoins en électricité vont augmenter : de + 17 à + 58 % d’ici à 2050, selon les scénarios

Cette hausse sera particulièrement marquée sur certains territoires, 
du fait de l’électrification d’usines très énergivores (aciéries, cimenteries, production d’hydrogène…) 

 

Comment préparer le réseau électrique à cette transition énergétique ? 

 

1. En redimensionnant les lignes existantes


Les infrastructures devront être en capacité de recevoir l’électricité produite par les nouvelles centrales et d’alimenter les nouveaux besoins. Des lignes 225 kV construites après-guerre peuvent ainsi être remplacées par des lignes de plus grande puissance, à 400 kV, tandis que la modernisation des postes de transformation peut s’accompagner d’une extension de leurs capacités de traitement.

Ex : dans la Métropole lyonnaise, la moitié du réseau a été renouvelé et restructuré pour accompagner l’émergence de nouveaux quartiers et le développement économique du territoire : 

  • création d’une nouvelle ligne
  • remplacement de 7 lignes par des câbles de plus grande capacité
  • extension et modernisation de 3 postes de transformation électrique

 

2. En construisant de nouvelles lignes


Certains chantiers sont très visibles, comme :

  • la construction ou le renforcement de 10 interconnexions européennes d’ici à 2035
  • le raccordement sous-marin des 8 parcs éoliens offshore d’ici à 2029

 

D’autres chantiers, plus discrets, visent à raccorder de nouveaux sites ou à renforcer le maillage du territoire, via par exemple la création de lignes et postes électriques, ou encore le renforcement d’infrastructures existantes


Rien qu’en 2020, entre grands et petits projets, sur 105 942 km de lignes (aériennes et souterraines) : 238 km de nouvelles lignes ont été créées et 24 nouveaux postes électriques ont été raccordés au réseau.

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Principales mises  en service de RTE en 2020

3. En numérisant le « système nerveux » du réseau électrique


36 % des postes de contrôle-commande RTE sont déjà numérisés en 2020. Le reste le sera d’ici 2040. Cela permet notamment de rendre plus « agile » le réseau de transport d’électricité et ainsi de faire face au défi présenté par les EnR. 

 

 

Combien coûte cette modernisation du réseau ?

 

33 milliards d’euros bruts investis par RTE dans la modernisation de son réseau d’ici 2035, soit 2,2 milliards d’euros/an, répartis comme suit :

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Répartition de l'investissement RTE

 

Ces chiffres sont importants en valeur absolue, mais doivent être relativisés :

  • La majorité des lignes à redimensionner devaient de toute façon être renouvelées : leur moyenne d’âge est de 50 ans 
  • Cela ne représente qu’une petite part (16 à 22 %) des 150 à 20 milliards d’euros nécessaires pour moderniser l’ensemble du système électrique (construire de nouvelles centrales de production renouvelables et nucléaires…) 

Si la transformation du réseau n’était pas au rendez-vous pour accueillir, aux dates prévues, la mise en service des nouveaux sites de production, ou s’il fallait accélérer les travaux pour rattraper le retard, il y aurait des pénalités, des surcoûts, des pertes financières et des manques à gagner.